Evitons de rentrer dans l’éternelle discussion autour de la chasse. Contentons-nous d’évoquer le projet mené par la Fédération des chasseurs des Pyrénées-Atlantiques, concernant l’aménagement de la Saligue aux oiseaux. Pour ceux qui ne connaissent pas le coin, il s’agit d’une zone protégée, aux abords d’Orthez, couvrant les communes de Biron et de Castétis. En quoi cela consiste donc ?
Voilà une étendue d’une quinzaine d’hectares, un parc où l’on peut observer les oiseaux, en toute tranquillité, un parc ornithologique, et aussi un musée et un marais. En janvier 2014, le lieu a été vendu aux chasseurs du département, ravis de l’aubaine car ils s’épargnaient ainsi une location assez onéreuse, portant sur une durée de 36 ans. Mieux valait donc acheter, au prix de 550.000 euros. Sauf que l’achat en question ne concerne que la partie bâtie de la Saligue, le reste étant financé par la Fondation de protection de la faune sauvage.
C’est là toute l’ambiguïté de l’affaire : un chasseur chasse et n’est pas là pour élever les petits oiseaux. Sauf que la nouvelle philosophie de la Fédération nationale des chasseurs veut que ses représentants et adhérents soient des « sentinelles sanitaires », ouverts à la biodiversité, à la nature et aux animaux.
Sur la Saligue, classée en zone Natura 2000, la Fédé entend remodeler le terrain, en vue d’offrir un meilleur angle de vue aux visiteurs et aux écoles qui accourent sur le site, afin d’observer les oiseaux migrateurs, au nombre de 120 espèces.
En même temps que créer un sentier thématique pour l’an prochain et un rucher école. Elle va investir 160.000 euros et peut compter sur le soutien de l’agence Eau Adour Garonne, pour 70 % de l’ensemble. Le chasseur, meilleur ami de la nature ? On vous laisse juge.