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DÉCRYPTAGE – Les entrepreneurs basques face aux politiques

Le 16 Avr. 2021

Ce jeudi, les représentants de tous les secteurs d’activité ont demandé, de manière unanime, aux élus de l’Agglomération de se réinventer dans cette période exceptionnelle…

Le débat est ouvert et nul doute que des solutions seront trouvées pour éviter de ponctionner encore plus les entreprises au moment où elles affrontent une tempête historique.


C’est la première fois que l’ensemble des professionnels se retrouve ainsi, main dans la main, pour prendre position très vigoureusement contre des décisions politiques. Ce collectif inédit de 18 organisations majeures a commencé par envoyer un courrier au président et aux élus de la Communauté d’agglomération Pays Basque (voir les détails dans notre article – cliquez ici)

Ce jeudi, autour d’André Garreta, président de la CCI Bayonne Pays Basque, ils ont complété et précisé leur argumentation. Et, au-delà de toute considération politicienne, une question essentielle a été posée ici ; et elle pourrait bien concerner d’autres territoires dans les prochains mois.

Une collectivité locale peut-elle se permettre d’augmenter sensiblement les taxes sur les entreprises pendant que l’Etat est obligé d’apporter aux acteurs économiques de multiples allégements fiscaux et financiers, tout simplement pour les aider à survivre et à se relancer ?

Effectivement, c’est difficilement compréhensible.


En fait, il ne s’agit pas d’une simple incohérence. Cette situation soulève une problématique majeure, soulignée par tous les intervenants : les collectivités territoriales devraient, elles aussi, réinventer leur gestion, chercher à faire mieux avec moins de budgets… avant d’enclencher de nouveaux impôts et de nouvelles taxes.

Les chambres consulaires sont bien placées pour prêcher cette attitude vertueuse, puisqu’elles ont été contraintes à un tel exercice (imposé par l’Etat) et qu’elles ont réduit drastiquement leurs dépenses sans pour autant abandonner leurs missions. Quant aux entreprises, c’est leur quotidien depuis longtemps, et encore plus dans cette période si délicate.

A l’occasion de ce débat, il est aussi important de rappeler que les petites entreprises sont souvent dans une position très compliquée, même si cela ne se mesure pas encore ; la plupart étant sous perfusion des aides de l’Etat. Et même celles qui sont dans des secteurs moins pénalisés par la pandémie, vivent dans l’incertitude par manque de visibilité.

D’où la nécessité de ne surtout pas augmenter les taxes des entreprises, en attendant un retour à une situation plus normale.


Enfin, la question de la taille de l’agglomération basque a été largement posée. Il faut dire que, sur ce point, les avis divergent et pas seulement au Pays Basque : entre les bienfaits de l’effet de taille avec les moyens qui en découlent, et les inconvénients de la lourdeur ou de la rigidité d’entités tentaculaires. Cela empêche, par exemple, de moduler les taxes en fonction des territoires pour coller à la réalité des services.

Il est clair que les finances des collectivités territoriales sont également et largement plombées par la crise et les nombreuses mesures de soutien, prises localement. Leur défi est aussi de taille, d’autant que l’Etat n’assure pas toujours le financement des services gérés localement.

Ceci dit, on peut espérer que cette période inédite permettra des évolutions spectaculaires. Et que cette confrontation entre les entrepreneurs et les politiques s’avèrera positive avec l’émergence de solutions qui permettront de ne pas ponctionner davantage et systématiquement les entreprises. Ce qui va très clairement à l’encontre du maintien et du redéveloppement de l’emploi, mais aussi de l’attractivité économique et touristique du territoire.

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