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Edito

Le 21 Déc. 2015

Entre rejet et renouveau

Nous en avons déjà parlé ici, ce qui se passe notamment en Espagne et en Grèce apporte un éclairage intéressant pour décrypter l’évolution du paysage politique en France.

Même si les situations économiques sont très différentes d’un pays à l’autre, on retrouve un point commun : une grave perte de confiance dans ces générations de politiques qui exercent le pouvoir successivement, depuis des décennies, dans des alternances.

C’est ce fameux bipartisme en vigueur dans de nombreux pays qui vole aujourd’hui en éclat. D’une part, avec un nouveau clivage caste/peuple qui vient s’opposer au traditionnel droite/gauche ; d’autre part, avec l’émergence d’une nouvelle génération à la tête de formations populaires au style très différent de celui des partis traditionnels.

Promesses non tenues, échecs à répétition… globalement, le peuple ne croit plus les partis traditionnels capables d’apporter des solutions pertinentes aux crises qui se succèdent dans un interminable scénario. Et le peuple se tourne donc naturellement vers des partis politiques qui n’ont jamais exercé le pouvoir, formations anciennes ou émergentes, comme il réclame de nouvelles têtes, nettement plus jeunes, avec un langage et une manière de faire de la politique très différents.

En Grèce, le parti d’extrême-gauche, Syriza, a pris le pouvoir portant à la tête du pays un premier ministre de 41 ans, Aléxis Tsipras. En Espagne, la gauche radicale de Podemos, née très récemment du mouvement des Indignés, a déjà pris le pouvoir à Madrid et à Barcelone. Cette formation fait son entrée en force au Parlement comme les libéraux de Ciudadanos. A leur tête, deux jeunes leaders : Pablo Iglesias (37 ans) et Albert Rivera (36 ans).

Aujourd’hui, ce phénomène entre certainement pour une bonne part dans la poussée du Front National en France qui recueille les voix de ces révoltés contre le système en place et contre la classe politique au pouvoir ces dernières décennies. Si tel est le cas, de grosses surprises ne sont pas à exclure pour les élections présidentielles de 2017. Entre rejet et besoin de renouveau, le paysage politique français pourrait bien changer.

5 commentaires au sujet de cet article

  1. Oui les gens veulent des nouvelles têtes et des politiques plus jeunes, maxi 40 ans. On devrait interdire (puisqu’ils ne veulent pas le faire d’eux-même) aux politiques d’avoir une “carrière” de plus de 10 ans pour renouveler les idées et les pratiques

  2. Je suis choqué par la manière dont on traite les gens qui votent pour le FN. Comme s’ils étaient des fascistes, des voyous… Non, ce sont des gens qui en ont marre des discours lénifiants des politiques et surtout de leur stérilité pour faire progresser le pays. Plus Valls et les autres vont se comporter comme cela, plus ils vont faire grimper le FN

  3. En quoi la droite radicale est-elle plus dangereuse que la gauche radicale ? Hollande et Valls nous donnent des leçons en France, en agitant le chiffon rouge du Front National, et en même temps ils encouragent les extrémistes espagnols et grecs. On nous prend pour des andouilles. Je suis centriste et je ne supporte plus cette “instrumentalisation” politique.

  4. Je ne suis pas sûre que l’on puisse comparer ces différentes situations, même si je suis d’accord que la classe politique française s’est enfermée dans sa bulle, dans son microcosme, et ne voit plus l’évolution des Français. Il faut qu’ils redonnent confiance, mais ce qui se passe aujourd’hui ne va pas aider. Ils sont tous déjà embarqués dans les élections suivantes. Ressaisissez-vous !

  5. On le voit bien, passé l’émotion des attentats, la popularité de Hollande et de Valls replonge au galop. Ils n’ont plus de crédibilité. A quand une nouvelle génération ? Le seul que je vois émerger pour le moment est Macron. Il donne un vrai coup de vieux à Hollande, Sarkozy, Juppé, Mélenchon, Bayrou et compagnie. Place aux jeunes

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