Tous les vendredis, vous avez rendez-vous avec André Daguin, figure emblématique des cultures et de la gastronomie gasconne. L’ancien chef étoilé, qui a rejoint le Cercle des Aficionados de PresseLib’, prend sa plume pour vous.
Tous les cuistres le savent et le répètent, le mot sieste vient de sexte, la sixième heure. Mais qui de nos jours ferait la sieste à 6 heures du matin ?
Peut-être quelque dérangé dont un trop long séjour entre soleil et sable aurait un peu étuvé les neurones.
La sieste, c’est du sérieux, et il ne s’agit pas de s’endormir bêtement. Celui qui fait la sieste réfléchit, se concentre, prend son élan pour affronter la dure épreuve des longues soirées d’été.
Dormir comme une bûche est le propre des têtes de bois. Mais le sage, lui, arrive à faire croire que, yeux clos, il dort. Non, il échafaude, il ourdit, il complote, et personne ne s’en aperçoit.
La conclusion d’une belle et bonne sieste n’est pas n’est pas de bondir sur ses pattes de derrière comme si le clairon de Déroulède vous appelait. Et d’ailleurs comment se réveiller puisqu’on ne dormait pas, sinon d’un œil ou d’une oreille.
La preuve c’est qu’on n’a jamais vu quelqu’un d’assez souple pour dormir sur ses deux oreilles à la fois.
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