L’entreprise Ouatéco, créée en 2009 et dirigée par Thierry Toniutti, avait fait parler d’elle pour son projet de recyclage de vieux habits, en partenariat avec le village Emmaüs de Lescar. Lorsque la crise du coronavirus est venue surprendre tout le monde, le fabricant d’isolants innovants était en train de déployer la nouvelle ligne industrielle dédiée au défibrage et à l’effilochage de cette matière première textile.

Mais l’entreprise italienne qui fournit l’installation a dû interrompre le travail, qui a repris depuis. On rappelle que l’entreprise investit 2 millions d’euros dans son agrandissement et sa nouvelle ligne, et qu’elle prévoit une quinzaine de recrutements dans les 5 prochaines années. Elle devrait à terme pouvoir traiter 8.000 à 10.000 tonnes de vieux vêtements collectés par Emmaüs.

« Nous avons mis à profit ce temps d’attente pour travailler sur la certification de ce nouvel isolant et en optimiser la composition et les performances, afin d’avoir le meilleur matériau possible lorsque nous serons pleinement opérationnels », explique Thierry Toniutti.

Et alors que l’entreprise avait fait d’importants efforts pour faire reconnaître sa ouate de cellulose, qui bénéficie d’un DTU (Document Technique Unifié) mis en place par les organismes compétents, la demande frappe déjà à la porte pour cette nouvelle production à partir de textile biosourcé. Ce DTU élève la ouate de cellulose de papier au rang d’isolant traditionnel et la rend plus intéressante encore pour les clients potentiels. Une reconnaissance bien utile, donc.

Vers une reprise à la rentrée…

Malgré la crise sanitaire, la demande a été largement tirée par le dispositif de l’État en faveur de la rénovation énergétique, et les clients ont été nombreux. Ainsi Ouatéco, en pleine croissance, avait réalisé en 6 mois l’équivalent d’un an de chiffre d’affaires.

La société n’aura finalement cessé son activité que pendant deux semaines, avant sa réouverture partielle. Les fermetures de certains acteurs du négoce de matériaux ont entraîné un arrêt des livraisons et un gel des commandes. Mais l’un d’eux, principal client de la société saint-geouroise, a très vite relancé son activité en mode « drive » et ainsi pu limiter les dégâts.

Ouatéco a également profité de cette accalmie globale pour réaliser d’importantes opérations de maintenance, à commencer par celle de son gros moteur de défibrage d’1,2 tonne, qui prend place dans une structure de 8 tonnes. Une opération réalisée avec le concours des établissements Darrigues Pierre, basés à Tarnos. Bref, même en temps de confinement, on n’a pas chômé du côté de Saint-Geours-de-Maremne, et l’on s’est attaché à préparer une reprise dans des conditions optimales.

Pour la suite, Thierry Toniutti voit plutôt le verre à moitié plein. Cette crise n’aura donc pas trop freiné Ouatéco dans ses projets. Et elle aura peut-être même permis d’accélérer la transition vers une économie circulaire et de proximité.

De quoi aller dans le sens du fabricant d’isolants et de ses solutions de bon sens.

Informations sur le site internet ouateco.com