En fait, dans cette histoire, on se refile le mistigri. En mars dernier, l’Assemblée nationale avait voté un report du 1er janvier au 1er octobre 2016 de la dépénalisation du stationnement impayé. L’ensemble des élus locaux avait alors peu apprécié, réclamant une réforme leur permettant de fixer à la fois le prix du stationnement et de l’amende infligée au conducteur ayant oublié de la régler. Rappelons que si les tarifs de stationnement diffèrent selon les lieux et les villes, celui des amendes est uniforme : 17euros depuis le 1er août 2011.

Bien sûr, nos gouvernants ont fait un petit calcul mental : un pan sur le bec des mauvais payeurs, ou des oublieux, qui habitent rarement sur le boulevard des Pyrénées ou sur l’avenue Foch à Paris, à six mois de l’élection présidentielle, ce ne serait guère adroit. D’autant que les maires doivent subir une baisse de 11 milliards d’euros de subventions de l’Etat sur la période 2015 – 2017. Soucieux de se refaire un bas de laine, ils auraient eu certainement la tentation de passer en force, en frappant lourdement au portefeuille l’automobiliste négligeant.

Nos contrevenants bénéficient donc d’un sursis. Ce qui n’est pas une raison pour manquer de civisme en se garant comme un gougnafier et en refusant de s’acquitter d’une amende somme toute méritée. Que chacun fasse un simple calcul : quelques euros mis dans le bastringue évitent des prunes bien plus élevées par la suite, des recommandés, ou des visites d’huissier et des regards torves de la concierge. Et depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, l’amnistie présidentielle pour les amendes n’existe plus, y’a pas de petits profits. À méditer !