Le château de Woolsack a traversé le XXème siècle entre insouciance des Années folles et heures sombres de la Seconde Guerre Mondiale. Classé aux Monuments historiques en 1978, il est depuis 2007 la propriété privée d’un couple d’Anglais.
Séduit par la région dès sa première venue à Mimizan en 1910, le duc fit l’acquisition d’une parcelle boisée de dix hectares sur les berges communales du lac. La légende voudrait que ce grand amateur de chasse à courre ait tué un sanglier à l’endroit précis où il fit construire son habitation.
Bâti à l’identique de la résidence sud-africaine « The Woolsack » de Rudyard Kipling, auteur du Livre de la Jungle, cet ancien pavillon de chasse à l’architecture de style Tudor en portera également le nom.
Il devint rapidement le lieu de rendez-vous de l’aristocratie européenne et des célébrités de l’époque, invitées par le duc. Coco Chanel, Charlie Chaplin, Salvador Dali et Suzanne Lenglen, entre autres, aimaient profiter de son charme bucolique, tout comme le roi d’Espagne Alphonse XIII, ou Winston Churchill qui prenait plaisir à y poser son chevalet pour s’adonner à la peinture.
L’accès à la demeure ne pouvait se faire alors que par le lac. Un ponton fut donc construit sur la berge pour permettre aux convives de s’y rendre, après être arrivés en train à Labouheyre et conduits à Aureilhan pour traverser le lac en bateau à moteur.
L’arrivée des troupes nazies en 1940 mettra un terme à ces joyeux séjours, avant qu’un incendie ne vienne ravager le pavillon en 1947 alors que le duc envisageait d’y passer sa lune de miel avec sa quatrième épouse.
Suite à son décès en 1953, Roger Sargos, grand spécialiste de la forêt landaise, racheta le domaine en 1959 pour le rénover. Le Groupe Gascogne, un des leaders européens dans la filière bois-papier-emballage, en devint propriétaire de 1981 à 2006.
C’est par hasard que Barbara et Vivien Ramsey ont découvert le château en 2007, et décidé de l’acquérir afin d’en reconstruire les parties manquantes, selon les plans d’origine obtenus auprès du Victoria and Albert Museum de Londres.
S’il ne peut malheureusement pas se visiter aujourd’hui, on peut toutefois apercevoir sa remarquable devanture, et les cent marches qui permettent d’accéder à la terrasse depuis le lac.