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Inquiétudes sur le maïs

Le 15 Sep. 2014

Chute des prix, règlementations en folie… les grains de la colère

C’est la blague la plus lourdingue des néophytes en matière de maïsiculture : « eh ben, ils sont beaux les maïs cette année, avec le temps qu’il a fait, vont gagner des sous les paysans ! »…
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Hélas, c’est faux et archifaux ! Car la production de maïs a certes été belle cette année, mais belle sur toute la planète, y compris chez les gros producteurs, les Américains !
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Du coup, les cours internationaux sont tirés vers le bas. C’est l’inquiétude chez les producteurs de la région.
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Ce qu’il faut savoir…

MAIS 4Début septembre, le maïs était côté à 144,45 euros la tonne. Ce qui représente 100 à 110 euros pour l’agriculteur, quand le coût de revient moyen oscille pour eux entre 160 et 180 euros, rémunération comprise. Le tout avec une baisse des aides de la PAC de l’ordre de 9% en moyenne.
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Réunie à Paris la semaine passée, l’Association Générale des Producteurs de Maïs (AGPM) n’affichait pas un optimisme délirant, c’est le moins qu’on puisse dire ! D’autant que les soucis se cumulent : la conjoncture peu brillante comme évoqué plus avant, mais aussi des réglementations complexes et souvent absurdes qui s’abattent sur les maïsiculteurs.
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En ce qui concerne l’eau, une solution formulée en 2013 par Philippe Martin n’a toujours pas été appliquée. Ensuite viennent les méchants parasites, et les contraintes autour du recours aux produits phytosanitaires. La profession note ainsi que les parlementaires retirent des molécules, sans chercher de solution de remplacement.
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MAIS 3Quant aux OGM, c’est définitivement le sujet qui fâche : bien noté que la France n’en produit pas, mais alors qu’elle n’ouvre pas les vannes de l’importation, ce qui est pourtant le cas actuellement.
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Quant à Bruxelles, elle impose une réglementation… oui mais laquelle ? Les maïsiculteurs l’ignorent. Difficile, du coup, de l’appliquer ! Les aberrations de la technocratie face au terrain, ou à la terre…

2 commentaires au sujet de cet article

  1. A vouloir rentabiliser l’hectare coute que coute, les maïsiculteurs ne sont plus maître de leur prix de revient.
    Achat graines hybrides, matériel de production plus gros donc plus chers, dépenses de carburant plus importantes, voilà quelques éléments incompressibles qui plombent le prix de revient.

    En tout cas une chose est sûre, ce ne sont pas les vendeurs de graines qui perdent de l’argent.

  2. Cette fois-ci, ce ne sont pas las américains qui sont à l’origine du problème mais l’Ukraine et l’on cache la vérité aux agriculteurs car leur profession a commis une grosse erreur. L’Union européenne a acheté 15 millions de tonnes de maïs à l’Ukraine depuis un an (plus que la production française !) et elle s’apprête à refaire la même opération avec la nouvelle récolte. Tout ceci s’est passé avec la bénédiction de la filière Blé (AGPB)et le silence de l’AGPM. La filière blé avait fait le pari suivant : en important du blé ukrainien on devait pouvoir exporter plus de blé panifiable français vers l’Afrique. Hélas, personne n’avait prévu que le mois de juillet serait pluvieux dans le nord de la France et que le blé serait de très mauvaise qualité, ne répondant pas aux cahiers des charges pour l’export. Résultat : le marché de l’alimentation animale est doublement engorgé avec du maïs ukrainien et des millions de tonnes de blé non exportable. La filière blé a fait un sale coup aux producteurs de maïs et ce n’est pas la première fois car celle-ci a toujours donné la préférence à l’exportation par rapport au revenu des producteurs.
    Enfin, heureusement que les OGM sont interdits à la culture en France, sinon le prix du maïs serait encore plus bas !

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