Malgré la sécheresse, la récolte de blé 2015 devrait atteindre un niveau record de 40,4 millions de tonnes. En revanche, « les épisodes caniculaires du mois de juillet et le manque de pluies pénalisent le développement des cultures récoltées à l’automne », en premier lieu le maïs.
Les conséquences pourraient être importantes dans le Grand Sud-Ouest.
Ce qu’il faut savoir…
La production de maïs-grain, le plus utilisé, pourrait baisser de 28% en un an et de 15% par rapport à la moyenne 2010-2014, à 13,5 millions de tonnes, avec une chute de rendement de 20 quintaux/ha. Le rendement final dépendra en grande partie des conditions météorologiques jusqu’à la récolte.
Quant à la production de colza, elle devrait baisser de 9%, à 5 millions de tonnes, en raison surtout de la baisse des surfaces (22.000 ha en moins). La récolte de tournesol devrait chuter de 17% et celle de pommes de terre de 13%.
La récolte planétaire de blé devrait atteindre des records cette année, avec 726 millions de tonnes. La France devrait voir sa production augmenter de près de 5% par rapport à l’an dernier, à 39,3 millions de tonnes, selon le ministère de l’Agriculture.
Si ces prévisions se confirment, la récolte sera largement supérieure à la moyenne 2010-2014 (+10%). Cette hausse s’explique par la progression des surfaces cultivées mais aussi celle du rendement, le plus élevé depuis cinq ans, à 76 quintaux par hectare.
La France est le premier producteur et exportateur de blé de l’Union européenne (5e producteur et 3e exportateur au niveau mondial).
Elle est le premier exportateur de maïs européen, avec une production minime par rapport aux Etats-Unis, qui font pousser environ un tiers du maïs mondial, soit 300 millions de tonnes.
La Commission européenne et notre ministre Le Foll ont cassé la production de maïs sous couvert hypocrite de “verdissement de la PAC”. Résultat : une production européenne en baisse qu’il faudra compenser par des importations américaines OGM ! C’est certainement plus écolo que notre bon maïs du sud-ouest…
Moins de surface en maïs, se traduit obligatoirement par plus de surface en blé, faisant chuter les cours de celui-ci. Ces excédents de blé ne trouveront, comme seul débouché à bas prix, que les pays africains, cassant l’effort de production de leurs paysans.
Les producteurs de maïs du sud ouest seront payés cet automne le même prix, en monnaie courante, qu’il y a 35 ans. Quel gâchis économique et humain.