Le Conseil d’État a écarté les différents recours demandant une décision pour l’abaissement de la vitesse au niveau des départements. Résultat, à partir de dimanche, il faudra lever un peu plus le pied sur les routes, avec de nombreux contrôles prévus.
Si l’on en croit les derniers sondages, environ 75% des Français sont farouchement opposés à cette décision du gouvernement. Selon le baromètre Odoxa-La Dépêche, une très grande majorité considère que « c’est une mesure technocrate décidée par des gens qui ne comprennent pas le quotidien des Français » (73%).
Ils sont aussi nombreux à penser que « cette limitation à 80 km/h ne fera pas baisser significativement le nombre de morts sur les routes ». 64% disent qu’ils auront du mal à respecter cette limite de vitesse et 58% considèrent « qu’elle allongera significativement le temps de trajet ».
Notre confrère Auto Plus, avec l’appui de TomTom, a identifié les routes concernées par cette diminution de la vitesse autorisée, pour chaque département. Au total, 400.000 kilomètres de routes bidirectionnelles sans séparateur central doivent donc passer à 80 km/h.
Bien entendu, Paris et sa banlieue sont peu ou pas concernés. Le département le plus lourdement touché est la Dordogne (10.971 km), la Manche (8.844 km), l’Aveyron (8.770 km) et la Charente-Maritime 8 692 km.
Sur le bassin de l’Adour, 20.442 km de routes doivent passer à 80 km/h, et 80 radars vont être reconfigurés.
Dans le détail…
- Gers : 6.913 km et 27 radars modifiés
- Landes : 5.560 km et 23 radars modifiés
- Pyrénées Atlantiques : 5.409 km et 26 radars modifiés
- Hautes-Pyrénées : 2.560 km et 4 radars modifiés
J’ai rarement connu une décision aussi absurde… sauf pour remplir les caisses de l’état.
Il y a presque 50 ans, J. Chaban Delmas, Premier Ministre à l’époque, avait instauré la première limitation de vitesse hors agglomérations : 110 km/h. Tollé général. Avec les moyens de l’époque mais les mêmes arguments qu’aujourd’hui (avec, en plus, le préjudice pour notre industrie automobile…). La route faisait plus de 15000 morts par an. En y ajoutant d’autres mesures tout aussi contestées (90, radars, port de la ceinture, etc.) ou coûteuses pour le contribuable (aménagements) et l’automobiliste (normes) on est passé à 3500.
Mais 3500 de trop, sans compter tous les handicapés à vie, bien plus nombreux. Les morts et blessés sur la route seraient-ils plus tolérables que d’autres ? Imaginons les réactions s”il y avait en France 3500 morts violentes par an sur la voie publique pour cause d’agressions ou d’attentats !!
Si cette mesure permet d’épargner ne serait-ce qu’une vie, alors j’accepte (même si, c’est sûr, je ne manquerai pas de râler de ne pas pouvoir parfois accélérer un peu). Je prendrai un tout petit peu de temps en plus. Sans compter les économies de carburant, de pollution de notre air et d’émissions de gaz détraquant le climat. Et sans doute moins de stress.
Pour baisser le nombre de morts, mieux vaudrait
– sécuriser les endroits les plus accidentogènes des routes
-lutter contre la drogue et l’alcool au volant
– imposer des mesures sécuritaires aux motos (pas que le casque !)
– limiter la vitesse des poids lourds
A 80 km/h, on ne va même plus pouvoir doubler ces derniers, on essaiera quand même… et les accidents vont se multiplier autour d’eux. Déjà qu’ils sont impliqués très souvent…