Les traditions ont la vie dure, ont la vie belle… Et plus les jours seront mauvais, plus le carnaval et la mascarade seront endiablés. C’est ainsi, au grand sablier de la vie et des vases communicants, plus on souffre, plus le besoin de se défouler est grand. Déjà, historiquement, le carnaval était un exutoire, un temps où tout s’inversait : le roi n’était plus rien, et le mendiant avait son trône.
« Derrière mon masque, je fais ce qui me plaît, ohé… », et me dissimule ainsi au moment de braver les interdits… Les mannequins de paille seront brûlés à la fin, et que s’envolent en fumée nos soucis, nos malheurs, nos mauvaises récoltes et nos vaines luttes de l’année écoulée. Il n’existe pas un, mais des dizaines et des centaines de Carnavals à travers le monde. Une tradition séculaire, enracinée dans la vie des campagnes et des cités, aux origines multiples et si lointaines que la nuit des temps paléolithique les évoque déjà.
En Pays basque et Béarn, on n’est pas en reste, et nous avons choisi ici un focus sur trois événements que vous ne pouvez pas manquer !
La mascarade souletine
Dès 1671, le comte de Guiche déclarait : « Durant Carnaval, il est impossible de faire autre chose que de danser ». C’est un temps pour repousser la vieille année passée, les âmes errantes, mais aussi pour réveiller l’ours de son long sommeil et fertiliser les terres. Un temps pour se marier et fonder famille, acheter des têtes de bétail pour renouveler le troupeau. En Soule, le spectacle de danse est enrichi de « prêches ». Dans le pur respect de la tradition, on distingue « Les rouges », parmi lesquels le plus célèbre est le « zamalzain » (mi-homme, mi-cheval), et « Les noirs », aux danses plus évocatrices, violentes et parfois obscènes, paillards qualifiés de sauvages. Pour 2014, ce sont les jeunes de Trois-Villes et Sauguis qui joueront la mascarade dans les villages, sur une période étalée de février à avril.
Photo Institut Culturel Basque
Sent Pançard et la « Sentpentdança » à Oloron Sainte-Marie
Le 1er février, à Oloron Sainte-Marie, si vous traînez du côté de la mairie vers 14h30, vous pourriez bien assister à un étrange spectacle : la Senpentdança, mélange de pas africains et béarnais. Et si, élections municipales obligent, le maire ne sera pas pendu, ficelé et bâillonné, au balcon de l’hôtel de ville, la danse devrait être une façon tout aussi endiablée de fêter la Sent Pançard. Une idée de Toutouille, l’intrépide Samaritain. Pas sûr que le roi Sent Pançard adore l’idée – il préférerait user de bonne chère et de vinasse, assurément -, ni que Caronha, sa femme, aimera toutes ses danseuses prêtes à jeter leur dévolu sur son mari. A ne manquer sous aucun prétexte.
Comment danser la Senpentdança
http://youtu.be/MtdxF0m3ZIg
Le Carnaval de Géronce
Il s’agit d’une véritable institution dans la vallée nichée entre Oloron et Navarrenx. Le Carnaval de Géronce, arrive bientôt (découvrez le compte à rebours qui nous sépare de la fête sur leur site officiel). Ici, la tradition est très festive. A la question « Faire carnaval, c’est quoi ? », la réponse tombe, balayée par un rire : « On fait l’idiot, on danse et on saute jusqu’à épuisement. On laisse cours à son imagination. Les différences n’existent plus et on se raille des interdits qui nous « gâchent » la vie ».
Cette année, cadeau parmi les cadeaux, c’est le célèbre groupe Nadau qui fera l’ouverture du carnaval, le 14 février. Le prix des places est de 16,50 euros (10 euros pour les enfants, jusqu’à 12 ans). Et vous pouvez réserver vos places en ligne sur le site du carnaval, indiqué plus avant. N’attendez pas, il y aura foule, c’est garanti !
Le Carnaval 2013