Depuis peu, on sait également que le groupe majorquin Barceló, deuxième chaîne d’hôtels espagnole, exploitera ce nouvel établissement, pierre angulaire d’un projet de modernisation visant entre autres à relancer le trafic ferroviaire via Canfranc.
Comme nous vous l’annoncions en mars dernier, l’ancienne gare de Canfranc, inaugurée à la fin des années 1920, va se muer en hôtel 5 étoiles. Celui-ci comportera 104 chambres, dont 4 suites de luxe. L’établissement occupera deux niveaux, avec en rez-de-chaussée une piscine, un espace bien-être, une bibliothèque et un restaurant, sans oublier la réception dans le hall historique de l’édifice (que continueront d’emprunter les voyageurs se rendant à la nouvelle gare, inaugurée en avril dernier).
La Communauté autonome d’Aragon investit par elle-même quelque 14 millions d’euros dans cette rénovation, essentiellement intérieure mais qui se double d’une réfection de la toiture et de la structure du bâtiment. La collectivité a en outre indiqué que la gestion de l’hôtel serait confiée au groupe Barceló, qui exploite déjà 250 hôtels et 700 agences de voyage dans le monde. Barceló est le second groupe hôtelier d’Espagne.
Vers une réouverture du trafic international…
L’objectif avoué de la Communauté d’Aragon, avec cette rénovation comme avec le projet plus global de réhabilitation de la zone (qui inclut la création d’un quartier touristique avec une esplanade et un musée ferroviaire), est de préparer la relance du trafic ferroviaire entre France et Espagne via Canfranc. Entre 40 et 50 millions d’euros devraient au total être investis.
On sait que côté français, après le tronçon Oloron-Bedous, la Région Nouvelle-Aquitaine espère relancer la section Bedous-Canfranc d’ici 2025. Pour l’heure, cette partie du trajet s’effectue en bus. Mais il faudra sans doute ferrailler encore pour boucler le financement des travaux, estimés à plusieurs centaines de millions d’euros (entre 300 et 400).
Côté espagnol, en tout cas, les travaux ont bien été lancés sur le segment Huesca-Canfranc en vue de moderniser 80 km de voies et de préparer cette réouverture tant attendue du trafic international, qui passera encore par de coûteux travaux d’adaptation du tunnel du Somport.
Bref, il y a encore du chemin à faire, mais les planètes paraissent pour l’instant bien alignées pour faire avancer cet important dossier, même avec un peu de retard.
Quoiqu’il en soit, le potentiel touristique de la zone de Canfranc ne serait plus à démontrer. On rappelle que pas moins de 50.000 personnes seraient passées voir le chantier en 2019, et 250.000 voyageurs circuleraient chaque année devant la gare.
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