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Influenza aviaire, le bout du tunnel ?

Le 23 Fév. 2021

Plus de 2,4 millions d’oiseaux ont ainsi abattus pour enrayer l’épyzootie qui a démarré début décembre, avec des conséquences très lourdes. Le point avec la Préfecture des Landes…

Aucun nouveau signalement de contaminations n’a été enregistré dans les Landes depuis le 6 février 2021. On peut espérer que la propagation du virus H5N8 a été stoppée par les différentes mesures prises dans les élevages.


Avec l’expérience des deux précédentes épyzooties, pendant deux hivers successifs en 2015-2016 puis en 2016-2017, la stratégie mise en place depuis le 6 décembre dernier semble porter ses fruits.

Elle a consisté à éradiquer les oiseaux dans un rayon de 5 km autour des foyers infectés. Plus de 2.400.000 oiseaux ont ainsi été abattus dans les Landes, soit parce qu’ils étaient contaminés, soit de manière préventive pour stopper la chaîne de transmission du virus. Près de 470 élevages ont été concernés.

Cette politique de dépeuplement visait à stopper la progression du virus dans les Landes et vers les départements limitrophes. Elle semble avoir été efficace puisqu’il n’y a plus de signalement depuis 12 jours. Il est cependant encore trop tôt pour crier victoire.


« Trois abattoirs situés à Gibret, Montaut et Pomarez avaient été réquisitionnés par la préfète des Landes pour réaliser les abattages et une plateforme dédiée avait été mise en place par l’entreprise GT logistics installée à Pomarez. L’évolution favorable de la situation sanitaire a permis de lever les réquisitions des trois abattoirs et de la plateforme. Tout nouveau foyer, s’il devait y en avoir, pourrait cependant être pris en charge par des vétérinaires ou une équipe mobile de GT logistics » précise la Préfecture.

« Les éleveurs bénéficient d’une indemnisation pour les animaux abattus. Des acomptes sont déjà en cours de versement : à ce jour, plus de 4,5 millions d’euros ont déjà été versés ou sont en cours de versement à plus de 140 éleveurs ; ce nombre va croissant semaine après semaine ».


Les pertes économiques vont être lourdes et les autres acteurs de la filière doivent être indemnisées. Les modalités sont en cours de définition au niveau national, dans le cadre de 4 groupes de travail portant sur les élevages, les couvoirs et établissements de sélection des oiseaux, les entreprises de services et de l’aval de la filière et la filière gibiers à plumes

Les élevages infectés doivent tous faire l’objet d’opérations de nettoyage et de désinfection opérations complexes car composées de trois séquences définies sur le plan réglementaire. Les deux premières étapes font l’objet d’un appui aux éleveurs par la Chambre d’agriculture, la dernière est totalement sous le contrôle de l’administration. L’efficacité de l’ensemble des opérations se conclut par un contrôle microbiologique. À ce jour, les services de l’État ont réalisé un peu plus de 80 visites chez des éleveurs ayant procédé aux deux premières étapes du nettoyage et de la désinfection de leur élevage.

L’objectif des opérations de nettoyage et désinfection est, à terme, le retour des zones aujourd’hui réglementées (zone de protection et zones de surveillance) et zones qualifiées d’indemnes, dans lesquelles la remise en place des animaux vivants (poussins, canetons, poulettes futures pondeuses …) sera possible.


La réglementation la plus forte est celle des zones de protection (aucun déplacement possible d’animaux), le statut de zone de surveillance donnant notamment plus de souplesse pour les déplacements d’animaux.

La semaine dernière, grâce à l’important travail de nettoyage, de désinfection puis de contrôle des élevages par la DDCSPP, la zone de protection dite « océane » comprenant 13 communes a pu être requalifiée en zone de surveillance. C’est une première étape avant que puisse être envisagée, lorsque les conditions le permettront, en particulier quand le département ne sera plus en période et zone à risque élevé d’influenza aviaire, une requalification en zone indemne.

Le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation vient de mettre en place un comité de pilotage national et des groupes de travail avec les opérateurs professionnels pour proposer une feuille de route pour l’après-crise. Il a, dans ce cadre, demandé l’expertise de l’ANSES visant à comprendre notamment les déterminants de la présente crise sanitaire. Des échanges auront lieu également au niveau départemental.

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