Depuis les Canaries, il ralliera la Martinique à la rame, en solitaire et sans assistance, dans le cadre de l’opération « Garder le cap » de l’association bayonnaise Rien que du bonheur. Une magnifique aventure en perspective.
Sans lui faire offense, on peut dire que Jean-Marc Dupont est un sacré numéro : « Je ne connais rien à la rame… En kayak, je n’ai jamais navigué sans voir aucune terre à l’horizon, et je ne suis jamais resté seul pendant 50-60 jours ou plus… Voilà de bonnes raisons pour essayer, non ? », lance-t-il avec humour sur son site web. Fêlé, il l’est peut-être un peu, mais le quinquagénaire n’est pas pour autant né de la dernière pluie. Des défis, il en a déjà relevé un certain nombre.
Accidenté de la montagne, il est ainsi déjà passé par deux opérations (avec greffe), 3 mois de fauteuil roulant et des centaines d’heures de rééducation. « Il m’a fallu trois années pour retrouver les capacités minimales nécessaires pour revivre normalement, et je n’ai rien lâché durant cette éprouvante parenthèse de vie », explique cet ancien moniteur de ski et guide diplômé (randonnée pédestre, VTT, kayak).
Dans le civil, Jean-Marc Dupont dirige aujourd’hui Pays Basque Découverte (Saint-Pée-sur-Nivelle), société qui organise des activités de loisirs en pleine nature. Éducateur sportif, il est par ailleurs intervenant au Creps Aquitaine.
Un défi soigneusement préparé…
Après son départ pour l’Espagne (fin novembre), le « transmetteur de passions » (comme il aime à se définir) s’installera courant décembre dans un monocoque de 12 m2 et quittera El Hierro, île occidentale des Canaries, pour rejoindre Le Marin, en Martinique, le tout à la rame, sans escale ni assistance.
Moins d’une centaine d’hommes se sont déjà lancés dans pareille aventure : « ils sont par exemple moins nombreux que les hommes envoyés dans l’espace », commente Jean-Marc Dupont, joint par PresseLib’ pendant ses soigneux préparatifs : « Je suis à Saint-Pée, dans la grange de la maison familiale, en train de mousser le fond du bateau et d’en vérifier l’étanchéité ». Sur ce bateau insubmersible de 8 mètres de long et de 450 kg (à vide), Jean-Marc Dupont n’embarquera avec lui que les vivres et équipements nécessaires (dessalinisateurs, GPS, transpondeur, balises de détresse et de géolocalisation, téléphones satellites, réchaud à gaz, etc.). La traversée (4.700 km minimum) devrait durer environ deux mois.
Cette belle aventure s’inscrit dans le cadre de l’opération « Garder le Cap » de l’association bayonnaise Rien que du bonheur, qui vient en aide aux blessés de guerre en relevant des défis sportifs (ultra-trails, traversées à vélo ou à la rame, etc.). Une opération en forme de tour du monde et qui n’a rien d’anodin, puisque nous fêterons l’année prochaine le centenaire des fameuses « Gueules cassées » : l’Union des Blessés de la Face et de la Tête a en effet été créée le 21 juin 1921. Bref, cette traversée se fera pour une très belle cause, trop souvent oubliée. Un motif idéal pour marcher sur les traces de Gérard d’Aboville et des participants aux 4 éditions de la course « Rames Guyane » (du Sénégal jusqu’à la Guyane en yole).
Physique, approche mentale, techniques de rame, home training, sorties en kayak, tests en situation, gestion du mal de mer, stage de survie, certificat de radiophonie et même coaching cuisine (pour le poisson) : pas si fou, Jean-Marc Dupont s’est évidemment bien préparé. Il faut dire que ce défi lui trottait dans la tête depuis fort longtemps : « il y a 35 ans, je dessinais les plans d’un bateau, déjà avec l’idée d’une traversée », précise-t-il. Mais tout s’est accéléré il y a un an, suite à sa rencontre avec Gwenaël, président de Rien que du bonheur.
Les sponsors répondent présent…
L’objectif est désormais de « se confronter à des difficultés inconnues et se retrouver face à soi-même pour se dépasser ». Et ce serait aussi une magnifique revanche, pour cet homme qui a eu la jambe quasiment arrachée.
Pour sa fabuleuse épopée, l’aventurier peut compter sur le soutien de son sponsor Belharra Numérique, expert en informatique décisionnelle et en développement d’applications. L’entreprise de services numériques de Bassussarry, éditrice du portail fournisseurs e-SCM (solution de gestion des approvisionnements) et partenaire d’acteurs du textile comme Aigle, Rip Curl ou Petit Bateau, a en effet souhaité s’associer à cette démarche.
Au-delà de la dimension caritative du défi, Belharra déclare vouloir « participer à la protection des océans en recueillant des données scientifiques en mer et en sensibilisant les générations futures sur terre ». Un objectif en accord avec son statut d’ENR (Entreprise Numérique Responsable, Belharra a été labellisée il y a deux ans). La société de 35 salariés, outre son siège, compte aujourd’hui des agences à Biarritz, Pau, Bordeaux, Toulouse et Tahiti.
Belharra Numérique et Jean-Marc Dupont présenteront ce beau projet ensemble, ce vendredi 13 novembre, dans les locaux de l’entreprise. Un rendez-vous est également prévu au retour de la traversée pour le débriefing : « Quelque part, l’arrivée en Martinique sera le vrai début de l’aventure, qui n’a pour moi de sens que si elle est suivie d’un partage d’expérience avec les autres. L’intérêt de ce genre de défi est de pouvoir restituer quelque chose à la sortie », souligne l’aventurier, déjà dans cette logique à l’issue de sa traversée des Pyrénées, qui avait duré 45 jours.
Parmi les autres partenaires de l’aventure du rameur, on peut également citer Aguila Technologies (Bidart), le magasin Anglet Nautique et l’association Cap Women Organisation (Saint-Pée-sur-Nivelle).
Une mise à l’eau et une sortie au large d’Anglet sont prévues ce samedi 31. L’occasion de vérifier que tout est en place et que les équipements fonctionnent. On n’est pas encore en Martinique, mais on peut déjà se montrer admiratifs devant tant de volonté…
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Bonjour
Bravo pour ce défi et bonne chance pour cette traversée.
Il prendra sûrement de précieux conseils auprès du sous-officie du premier RPIMa à Bayonne qui a fait cette traversée dans des conditions identiques il y a deux ans !