Alors que LaRem a perdu la majorité au Parlement et que 3 nouveaux députés du parti présidentiel viennent de rejoindre le… MoDem, Emmanuel Macron n’avait pas d’autre choix de que de soigner son « allié » de la dernière Présidentielle, devenu indispensable pour finir le quinquennat. D’où l’idée de trouver un nouveau poste pour François Bayrou qui avait été obligé de quitter précipitamment celui de Garde des Sceaux.

Une interprétation de cette décision avait été livrée au journal Le Parisien, par un « confident » du président de la République : « Dans l’économie contemporaine, un commissariat au Plan, ça ne veut plus rien dire, on n’est plus dans les années 1950. Mais si on peut le calmer avec ce hochet, donnons-le lui… ».

De quoi faire bondir le maire de Pau et, surtout, de le rendre méfiant. Mais, le Béarnais a très vite flairé la bonne opportunité, à une seule condition : sa mission devait le mettre en prise directe avec le président de la République, et non pas avec le premier ministre. Question de rang. Et de quoi alimenter une stature présidentielle à quelques mois de l’échéance suprême.

Opération réussie, désormais François Bayrou est l’homme qui pense officiellement la France de demain – tout un programme ! – et qui ouvre largement le dialogue sur l’avenir avec notamment « les entreprises, les organisations syndicales, le Conseil économique, social et environnemental, et les universitaires »… Un positionnement idéal.

Les déclarations du maire de Pau ne trompent pas. Il fait abondamment référence au Général de Gaulle initiateur du Plan à la Libération. Il souligne qu’il s’agit pour la France de « reprendre son destin en main » et que sa mission consiste à anticiper « les évolutions de la société à 10, 20 et 30 ans ».

Quand on sait que le rêve de toute sa vie reste de devenir président de la République, et qu’il a la profonde conviction qu’il arrivera à ses fins, ce haut-commissariat à l’avenir est une véritable bénédiction pour François Bayrou.