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Edito

Le 16 Oct. 2014

Quand le bâtiment va…

… Tout va ! Mais hélas, l’année 2015 fait trembler les professionnels du bâtiment et des travaux publics (BTP) déjà fortement handicapés par la concurrence étrangère qu’ils jugent largement déloyale. Pourquoi cette angoisse ?
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Tout simplement parce que les collectivités territoriales pourraient freiner brutalement leurs investissements en raison des baisses des dotations versées par l’Etat (3,7 milliards par an jusqu’en 2017).
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Or, ces collectivités, en injectant 50 milliards d’euros par an (60% de l’investissement public), apportent une manne vitale pour une multitude de TPE et PME asphyxiées par la lourde crise que subit encore le BTP.
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Même si le dernier rapport de la Cour des comptes insiste sur la nécessité pour les collectivités de baisser en priorité leurs charges de fonctionnement (et plus particulièrement les frais de personnel qui ont progressé de 62% depuis 2000), on peut penser que ce sont les investissements qui seront mis sous le coude.
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En effet, un tel choix peut avoir un impact immédiat sur leurs finances, alors que la réduction des coûts de structure est douloureuse et trop longue à mettre en place pour faire face au régime minceur imposé par l’Etat dans l’urgence.
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De plus, ce phénomène pourrait être accéléré par le rythme électoral : les élus ont tendance à dépenser sans compter avant les élections et à fermer les robinets après. Ainsi, l’investissement a augmenté de 5,5% avant les Municipales de mars 2013 et devrait baisser d’autant cette année, hors mesures de restriction supplémentaires. Idem avec les élections départementales programmées pour mars prochain. Selon les estimations de plusieurs experts, 2015 pourrait enregistrer une chute historique des chantiers pouvant aller jusqu’à 30% !
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Souhaitons que ce scénario noir ne se confirme pas. Pour sauver des milliers d’emplois dans le BTP, mais aussi parce que les investissements (les bons) construisent l’avenir.

9 commentaires au sujet de cet article

  1. Il est clair que les villes, communautés de communes, syndicats intercommunaux divers et variés, départements, régions… doivent réduire leur train de vie, comme tout le monde. Hélas, on peut penser que le gaspillage de notre argent va continuer dans certaines collectivités (heureusement pas dans toutes).

  2. Faut pas non plus investir dans n’importe quoi, ni faire des travaux incohérents : je pense à ces rues que l’on défonce et que l’on refait sans cesse pour rajouter des tuyaux, des lignes… De l’ordre dans les chantiers ne ferait pas de mal

  3. Bien sûr que ça va faire mal et probablement même très mal, je sais de quoi je parle je suis dans le bâtiment et on souffre déjà dans cette mosorité ambiante, mais que faut-il faire continuer ainsi?
    Nos élus ont pris l’habitude de dépenser sans compter, toujours facile avec l’argent des autres, c’est justement maintenant, avec cette crise interminable, que nous allons peut être voir, enfin, des élus gérant leur mairie en bon père de famille.

  4. C’est beaucoup plus rentable sur le plan électoral de dépenser l’argent des contribuables en “fonctionnement”, subventions, frais de personnel etc que d’investir.
    Nous subissons le manque de courage et la démagogie de nos “élus à vie”.

  5. J’invite tout le monde à aller voir la progression en effectif et en budget sur les dernières années des intercommunalités de la région (Agglomérations, Communautés de communes…)..
    Sous prétexte d’assurer/reprendre des compétences qui étaient confiées aux communes auparavant, elles se sont développées à grande vitesse.
    En théorie, très bien.
    En pratique, peu ou pas de transferts de personnels entre communes et intercommunalités, donc créations multiples de postes (en soi, à la limite, ce n’est pas le plus choquant). Sauf que les personnels en place dans les mairies sont bel et bien restés.
    On aboutit à un mille feuille absolument fabuleux, puisqu’on empile des couches de “compétences”, et donc des couches de “coûts de fonctionnement”.
    Comme il n’y a pour ainsi dire pas de “passerelle” entre budget de fonctionnement et budget d’investissement dans les comptes publics, on se retrouve avec un déséquilibre de plus en plus prononcé.
    Mon propos n’est pas tant de critiquer cette tendance, mais plutôt de souligner le manque de cohérence de nos administrations territoriales.
    Ce qui est le plus choquant dans tout ça, c’est qu’il y a de l’argent public mais qu’il n’est sans doute pas placé aux bons endroits, ou en tous cas assez mal utilisé globalement.
    Les élus qui briseront ce cercle vicieux ne sont pas encore nés malheureusement…

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