L’entreprise adaptée de Billère est depuis 3 ans en plein renouveau. De grandes sociétés lui font confiance.
L’ancien CAT Béarn Ateliers, créé en 1983 et acquis en 2016 par l’Alefpa (Association Laïque pour l’Éducation, la Formation, la Prévention et l’Autonomie), devrait renouer avec l’équilibre économique dès cette année.
Alefpa Ateliers 64 n’est pas une entreprise adaptée comme les autres. D’abord de par son histoire assez mouvementée : établie à Billère depuis 1983, elle a un temps appartenu au Centre d’Aide par le Travail des Invalides Civils de Toulouse (CATIC), avant d’être cédée en 2016 à l’Alefpa, association lilloise qui gère plus de 180 établissements dans 19 départements, de la maison d’enfants aux services de soins de suite et d’accompagnement en passant par instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques.
C’est bien la première structure de ce type acquise par l’Alefpa, qui souhaitait compléter d’une entreprise adaptée son périmètre d’activités, jusque-là centré sur l’enfance et le troisième âge.
Depuis, les ateliers de Billère connaissent une belle renaissance : « Nous étions encore 35 il y a un an et demi et sommes désormais 41, dont 80% avec une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé, auxquels il faut ajouter un apprenti et deux contrats pro », explique leur directeur Jacob Helynck. « Nous sommes dans une dynamique de croissance et devrions basculer dans le vert dès cette année ».
Clients prestigieux et logique inclusive…
C’est donc un nouveau chapitre qui s’est ouvert dans la riche histoire de l’ex-Béarn Ateliers, CAT spécialisé dès ses débuts dans la mécanique. C’est d’ailleurs là son autre grande particularité : une gamme de prestations à forte dimension industrielle. Alefpa Ateliers 64 opère en effet dans 4 domaines bien identifiés : la mécanique (tournage, fraisage, perçage, traitements, etc.), la mécano-soudure (fabrication, montage, contrôle, expédition, etc.), la couture industrielle (bâches techniques de protection, housses de canapé pour Maestri, sacs-à-main pour Cénélia, etc.) et enfin les prestations diverses de tri, de montage, d’emballage, de contrôle qualité, etc.
Des prestations qui séduisent nos grandes entreprises comme Safran Helicopter Engines (mécanique, produits couturés) ou Dassault (pour des pièces d’outillage), mais aussi des sous-traitants aéronautiques comme Drillstar ou Aéroprotec (pour qui l’entreprise réalise le masquage de pièces avant peinture), sans oublier les acteurs d’autres secteurs, tels le leader des équipements sismiques Sercel. Et même si l’entreprise a intérêt à localiser son activité dans la région, elle ne s’interdit pas d’œuvrer pour ArcelorMittal à Dunkerque ou pour Safran au Canada…
Pour les entreprises clientes, il ne s’agit pas seulement de bénéficier d’une réduction de leur contribution Agefiph ou de respecter leurs obligations en termes de recours aux travailleurs handicapés : elles commencent à comprendre qu’elles peuvent profiter d’une réelle expertise, à l’heure où tout comme ces ateliers adaptés, elles peinent à recruter du personnel qualifié.
« Nous sommes en train d’essayer de nous positionner en tant qu’entreprise passerelle, c’est-à-dire que nous voudrions permettre aux entreprises de sélectionner chez nous des candidats qui pourront œuvrer directement sur leurs sites, dans le cadre de dispositifs comme les CDD Tremplin ou autres », résume Jacob Helynck.
En parallèle, Alefpa Ateliers 64 développe avec l’UIMM Adour une école de formation en couture industrielle, offrant aux candidats l’opportunité de décrocher un certificat de qualification professionnelle.
« Bien sûr, il reste beaucoup à faire, notamment en termes de communication auprès des entreprises », conclut le dirigeant de ces ateliers pas comme les autres.
Mais on ne doute pas que les décideurs les plus avisés se convertiront très vite aux bienfaits des entreprises adaptées, bien plus compétitives que ne le voudraient certains préjugés… Mais sans rire… Il y en a qui n’étaient pas encore au courant ?
Plus d’informations sur le site internet – cliquez ici