On ne présente pas l’escalier monumental d’Auch. Il est connu de la terre entière, enfin presque. 370 marches, en 6 volées, dont 4 doubles volées et 3 paliers. Donc, pour les feignants, cela signifie que seulement 234 marches sont à grimper.
Et pour reprendre son souffle en route, on peut y admirer la statue de d’Artagnan, créée par un certain Michelet (pas Jules l’historien, mais Firmin, le sculpteur tarbais) en 1931. Et ce n’est pas tout.
Car au palier supérieur est situé l’Observatoire du temps, sculpture due au talent du catalan Jaume Plensa, qui consiste en un long texte latin gravé sur de la fonte plaquée au sol, racontant le déluge et les inondations subis par la Basse ville en 1977. Le tout (on parle de l’escalier) a subi pas mal de réparation au fil des années, suite aux dégradations causées par les ans, et même aux mouvements de terrain. Ce qui a eu un coût : plus de 7 millions d’euros. Pas mal, pour un escalier !
Mais il manquait la touche finale : de la verdure, indispensable pour adoucir l’ensemble pierreux. C’est ce qui est en train d’être planté le long des enceintes du bas de l’escalier, côté rue Charras, ainsi qu’auprès des fontaines médianes.
Très exactement, il s’agit de Phyla Nodiflora, une « plante tapissante » à jolies petites feuilles vertes, assorties d’une floraison de fleurs blanches, légèrement rosée, de mai à septembre. Et au feuillage semi-persistant en hiver. Hauteur : 3 à 5 centimètres, une croissance rapide, résistante au froid (jusqu’à -10°). Et si vous ne causez pas le latin dans le texte, vous pouvez aussi l’appeler « Verveine nodulaire lippia gazon », ce qui est franchement beaucoup moins choucard et poétique.
Mais ce qui va attirer l’œil, en plus des arbres de Judée, des charmilles et des 22 érables, ce sont les vignes qui vont être plantées en avril sur les terrasses latérales, 420 pieds exactement (du colombard, du gros et du petit manseng en blanc, du tannat et du manseng noir en rouge en provenance des viticulteurs du Plaimont, ravis de passer un coup de main. Premières gorgées à déguster dans quatre ou cinq ans, pas avant, désolé !
On pourra admirer l’ensemble terminé en avril prochain, mais gageons qu’entre un monumental rénové et un tout nouvel écrin de verdure, l’ensemble va redevenir le lieu privilégié des touristes, qui ne viendront plus à Auch que pour son foie gras et sa douceur de vivre. Mais pour gravir 234 marches et je jour venu, pour y boire son vin. Qui l’eut cru ?