Forte de ses 4.000 adhérents et de ses 850 collaborateurs, l’entreprise basée à Riscle est une superbe locomotive pour contribuer à tirer vers le haut le développement du Gers.
D’autant plus que Vivadour mène parfaitement sa diversification et s’implique dans la mise en place d’une agro-écologie ambitieuse et performante.
A l’occasion de la dernière assemblée générale à Riscle, Christophe Terrain (ci-contre), président du groupe coopératif, et Franck Clavier (ci-dessous), directeur général, ont fait le point d’une année compliquée (conditions climatiques exceptionnelles et contexte économique défavorable) et se sont projetés sur l’avenir.
Ce qu’il faut savoir…
Ancrés dans une profonde culture rugby, Christophe Terrain et toute son équipe ont parfaitement su positionner Vivadour pour lui permettre de jouer dans la cour des grands, tout en gardant une dimension humaine pertinente.
En anticipant, en innovant, en tissant de nombreux partenariats, le groupe coopératif s’est donné une solidité qui lui permet de résister aux mauvaises récoltes et à une conjoncture morose, comme lors de l’exercice 2013/2014.
C’est en ouvrant des débouchés locaux, en privilégiant la proximité, en développant des activités stabilisatrices que les dirigeants de Vivadour ont pu donner une base solide à l’entreprise gersoise.
Vivadour a plus d’une corde à son arc…
En premier lieu, le groupe s’appuie sur la collecte de produits du sol (452.000 tonnes) avec un soutien technique apporté aux agriculteurs.
Complétée par le développement de différentes filières végétales qui représentent déjà 15.000 hectares avec des débouchés intéressants : éthanol (Oceol), alimentation animale (Soal), amidons spéciaux (maïs Waxy) et industrie (colza, tournesol).
Côté semences (6.400 ha), l’accord stratégique avec Dupont Pioneer “Millenium” se poursuit, tandis que de nouveaux horizons ont été ouverts avec GSN pour les semences potagères (pois, haricots), et un e exportation vers 80 pays.
La progression des productions animales confirme la pertinence de la structuration des 3 filières en agro-chaînes. Malgré un contexte de marché difficile et un prix des céréales élevé, le principe de l’indexation des céréales a été protégé et a permis de maintenir les marges des éleveurs.
Des volailles aux canards gras
Actionnaire des Fermiers du Gers, Vivadour produit 75% de volailles fermières du 32. Et les Fermiers du Sud-Ouest (avec les Fermiers Landais et les Fermiers du Périgord) sont devenus les N°2 national du segment label.
Vivadour est le seul producteur de « volailles standard », une production qui matérialise les attentes des « locavores » : ces volailles sont produites localement sous le référentiel Agri Confiance, elles sont abattues dans les abattoirs locaux (400 salariés) et utilisent les céréales produites dans le Gers.
D’ici 2016, la filière canards gras a un gros défi à relever avec l’évolution du mode de contention. Il faudra investir 5 millions d’euros dans les élevages !
Le pôle MVVH/Delpeyrat est leader sur le foie gras et le jambon de Bayonne, avec une diversification sur le saumon. Et Vivadour produit 1,4 million de canards pour Delpeyrat.
Quant au pôle composé des Fleurons de Samatan et de Gers Distribution, il développe en exclusivité l’IGP-Gers pour les foies gras et les viandes, pour un total de 500.000 canards.
Présente sur les sites de Delpeyrat à Vic-Fezensac et Fleurance, Comtesse du Barry à Gimont, Fleurons de Samatan à Samatan, Gers Distribution à Nogaro, ainsi que Sud-Ouest Accouvage à Aignan et Vivadour production à Mirande, la filière foie gras est stratégique pour le département avec plus de 400 emplois générés localement.
Des bovins au vignoble…
Le groupe coopératif poursuit le renforcement de la filière bovine (17.400 têtes) avec des ateliers d’engraissement, en partenariat avec Jucla Viandes, pour approvisionner des boucheries toulousaines ; avec l’activité steaks hachés sous la marque fine France, en partenariat avec Gers Bœuf et Gers Distribution ; avec une branche veau blanc de boucherie très haut de gamme, hébergée dans la société Juviveau.
Cet ensemble constitue une filière d’engraissement de 10 000 animaux qui crée de la valeur pour une cinquantaine d’éleveurs.
Vivadour, en alliance avec Gerland, a créé Caves et Vignobles du Gers (CVG) qui représente un potentiel de 300 à 400.000 hectolitres de vins blancs en vrac.
Le groupe permet de donner à chaque produit une signature aromatique garantie dans la durée et de sortir du positionnement « premiers prix »
De Gamm Vert à l’agroécologie…
La conjoncture oblige Vivadour à gérer de manière très fine l’activité de distribution grand public.
Le réseau Gamm Vert a évolué et le magasin de Plaisance a été reconverti avec succès en espace dédié aux produits de Producteurs Plaimont et de Vivadour où se mêlent vins, foies gras et produits à base de canard.
Un magasin a également été ouvert dans la zone commerciale de Maubourguet sous un concept basé sur des gammes courtes et une forte dynamique commerciale.
Enfin, Vivadour a participé à la concrétisation du magasin sous franchise « Frais d’ici » à Toulouse. Ce magasin commercialise des produits frais issus de la région et de coopératives. Vivadour envisage de décliner une adaptation de ce concept dans son magasin d’Auch
Par ailleurs, le groupe œuvre à la mise en place d’une agro-écologie ambitieuse et performante. Au sein d’Ovalie Innovation, avec Maïsadour, Vivadour travaille sur la valorisation énergétique ou chimique des sous-produits d’exploitation dans une économie circulaire.
Quant au projet « Eaux Vives », il entre dans sa phase de développement. Il vise à développer 150 retenues collinaires pour sécuriser les productions végétales, les vignes mais aussi le secteur de l’élevage.
Photos Vivadour / Nguyen
Portrait d’agriculteur
Les coopératives ont permis de structurer le territoire et de développer une solidarité importante avec les menaces qui pèsent sur le monde agricole
Les coop sont devenues des entreprises efficaces avec des milliers d’emplois dans la région. Sûrement un modèle fort pour l’avenir
Cette diversification donne une vraie solidité à Vivadour. Bien vu !
il devrait y avoir plus de collaborations entre les grandes coopératives de la région. Vivadour a déjà des liens avec Maïsadour. Il y a aussi Euralis et Lur Berri