Le nombre de livraisons d’Airbus en 2020, pour l’instant estimé par différents médias à partir de sources internes, devrait être rapidement officialisé. Il témoigne d’un côté des dégâts causés par la crise, mais de l’autre d’une bonne résistance de l’avionneur dans la tourmente.
Il y a un an, Airbus espérait franchir en 2020 la barre des 880 avions livrés à ses clients. Mais depuis, la crise sanitaire est passée par là, avec les effets dévastateurs que l’on sait. Dès le premier confinement, l’avionneur s’était décidé à réduire ses cadences de production, avant d’annoncer fin juin la suppression de 15.000 postes à travers le monde.
En France, l’objectif d’en supprimer 4.248 sans départs contraints était à 90% atteint avant Noël, selon nos confrères des Échos.
En ce début d’année, l’heure est déjà au bilan 2020, et le nombre de livraisons d’appareils devrait être officialisé ce vendredi par Airbus. Selon plusieurs médias, il se situera probablement au-delà des 560 appareils, mais naturellement bien loin des projections d’il y a un an. En 2019, l’avionneur avait livré plus de 860 avions commerciaux. Cela représenterait donc une chute de 35% des livraisons sur l’année qui vient de s’écouler.
Un chiffre qu’on peut comparer à celui de la production, avancé par Guillaume Faury il y a 6 mois : le patron d’Airbus prévoyait alors une diminution de 40%.
Les milliards s’envolent, Airbus reste…
Pas terrible, donc, mais demeurent quelques raisons de positiver. D’abord, le concurrent Boeing est loin d’être logé à la même enseigne. Il viserait désormais les 30.000 suppressions de postes, conséquence d’une année 2020 catastrophique.
À fin novembre, l’avionneur américain, déjà pénalisé par les déboires du 737 Max (qui devrait revoler en 2021), n’avait livré que 118 appareils. C’était 380 l’an dernier, et 806 en 2018.
Autrement dit, Airbus conserve son titre de premier avionneur mondial, acquis en 2019, et creuse même l’écart avec son concurrent. Ce leadership, le groupe européen le détient aussi en termes de commandes enregistrées. Fin novembre, Airbus en était à près de 300 commandes nettes (c’est-à-dire un total brut dont plus de 80 annulations ont été retranchées), contre plus de 760 en 2019. Mais au même moment, Boeing se rapprochait péniblement des 100 commandes.
Le redécollage d’Airbus, dont le carnet de commandes est par ailleurs toujours plein de quelque 7.400 appareils à livrer dans les années qui viennent, va évidemment dépendre de la santé financière des compagnies aériennes. Tout semble en tout cas fait pour éviter les annulations de commandes, entre reports de livraisons, facilités de financement et changement des modèles commandés. Pour l’instant, malgré un plan de sauvegarde assez considérable, l’avenir d’Airbus n’est donc pas menacé.
Au final, 2020 aura cependant coûté à l’avionneur une vingtaine de milliards d’euros de chiffre d’affaires sur le segment de l’aviation civile. Un gros trou que ne compensera probablement pas la belle résistance des divisions hélicoptères et défense du groupe.
Airbus présentera officiellement ses résultats et sa stratégie pour 2021 le 18 février prochain.
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