Dans l’univers de l’informatique médicale, il y a les outils intrahospitaliers, les outils extrahospitaliers, les outils métier… et il y a Monali.
Maintenant que la solution est au point et mise en œuvre sur plusieurs sites, la société travaille à son développement, qui va essentiellement passer par des partenariats.
L’idée de la plateforme interprofessionnelle Monali ne pouvait venir que d’une équipe mixte de professionnels du secteur de la santé. Anthony Barreau, anesthésiste, et Emmanuel Sierra, infirmier, avaient déjà fait le constat de difficultés d’accès aux données des patients qu’ils prenaient en charge, tandis qu’Emmanuel Avarello, consultant en organisation dont une partie de l’activité consistait à optimiser les durées de séjour à l’hôpital, avait pris acte des lacunes des outils actuels.
Ils ont donc décidé de créer une société fin 2013, et de développer cette solution Monali, qui permet de documenter tout le parcours patient et s’adresse tant aux établissements de santé qu’aux malades, aux médecins de ville, aux pharmaciens, aux infirmières libérales et aux kinésithérapeutes.
On notera que les 3 fondateurs ont été accompagnés dans leur projet par Pulseo : « Ils nous ont aidé dans le montage de l’entreprise, notamment au plan fiscal, et leur compétence en matière d’incubation nous a été très utile », explique Emmanuel Avarello.
Premiers déploiements…
Sur le terrain, les trois experts ont commencé par répondre en 2014 à l’appel à manifestation d’intérêt du centre hospitalier de Dax, avec le concours duquel ils ont ensuite pu développer leur solution. En 2015, ils ont établi un cahier des charges, puis testé « à blanc » leur solution, qu’ils ont interfacée avec les outils informatiques du CH.
En 2016, Monali était déjà utilisé pour les sorties d’hospitalisation classique. L’an dernier, le recours à la plateforme s’est étendu aux sorties précoces en chirurgie. « La gestion de ces sorties précoces était notre premier objectif, précise Emmanuel Avarello.
Pour mieux comprendre, on peut prendre l’exemple d’une mastectomie avec reconstruction. Aujourd’hui, une patiente va pouvoir sortir à J+1 et non plus à J+4. Mais pour cela, il fallait créer un lien plus fort avec la ville », autrement dit avec les libéraux qui, à l’extérieur de l’hôpital, vont poursuivre la prise en charge : « L’enjeu est économique, bien sûr, mais aussi et surtout médical. La sortie précoce permet de rendre le patient plus autonome et d’accélérer son rétablissement, dans son environnement habituel, tout en limitant les risques de contamination, par exemple par les maladies nosocomiales ».
L’outil fonctionne comme une plateforme collaborative. Concrètement, les libéraux peuvent « tracker » les soins exigés par les professionnels hospitaliers et suivre plus facilement leurs instructions. Et inversement. Une idée qui s’est petit à petit élargie au lien avec tous les métiers extrahospitaliers, du médecin de ville et de l’infirmier au kiné et au pharmacien.
Pour chaque métier, les fonctionnalités de la plateforme ont été adaptées. Le patient peut même y recourir pour sa recherche de professionnels de santé, pour la transmission de ses ordonnances ou pour la réservation de matériel médical.
Une approche partenariale…
En termes de positionnement concurrentiel, Monali n’a pas vraiment d’équivalent, le vaste marché de l’informatique santé se composant d’outils métier purement hospitaliers, d’outils de simple mise en relation avec les libéraux ou de solutions ne s’adressant qu’à une catégorie de professionnels extra-hospitaliers.
« La particularité de notre solution est finalement d’embarquer un peu tous les aspects », résume Emmanuel Avarello.
La plateforme étant désormais rodée et déployée à Dax (CH et Clinique Capio), ses promoteurs vont pouvoir se pencher sur le développement de leur activité. Un développement qui passe par des partenariats avec des éditeurs et intégrateurs de solutions santé, et qui paraît en bonne voie, puisque Monali figure déjà au catalogue de Medasys, l’un des principaux acteurs français du secteur.
« D’autres partenariats sont dans les tuyaux, commente notre interlocuteur. Nous devrions nous concentrer sur le marché français, mais avons déjà des discussions pour des applications dans des pays frontaliers. Nous étions un peu en avance par rapport à la demande, mais le marché est désormais mature ».
On peut donc s’attendre à voir Monali fonctionner un peu partout sur le territoire.
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