Si vous étiez à Saint-Mont les 12 et 13 septembre, sûr que vous pourrez briller dans les dîners mondains en arguant que vous y assistiez aux 2èmes Rencontres Ampélographiques. Qu’il y avait plein “d’estrangès, venus des Amériques et plus loin encore”. Et devant des convives médusés, vous expliquerez alors d’un ton docte ce que signifie “ampélographie”.
De l’air pincé de celui qui détient le savoir et consent à le partager avec le commun des mortels, vous assénerez : “Comment ? Tu l’ignorais ? Mai enfin, tout le monde sait cela, l’ampélographie est une discipline commune à la botanique et à l’oenologie traitant des cultivars de vignes cultivés en viticulture, ou les cépages si tu préfères.”
Et si la science est générale, à Saint-Mont c’est des cépages du Piémont Pyrénéen que l’on se préoccupe. Au Monastère de Saint-Mont, de nombreuses questions étaient au coeur des Rencontres : biodiversité de la vigne, état des lieux et enjeux, voyages des cépages du Sud-Ouest entre diffusion et essaimage, patrimoine ampélographique de Saint-Mont (nous y voilà !), présentation de deux initiatives ampélographiques en Charente et Savoie, visite des vignes préphyloxériques, tandis que mardi, on se concentrait sur la visite du Conservatoire ampélographique de Saint-Mont et la parcelle de La Madeleine. Un conservatoire installé à Pouydraguin qui compte 55 cépages dont certains oubliés ou “presque”, dont le Manseng noir, par exemple.
La table ronde réfléchissait à : “Quelles perspectives de recherche et développement autour du patrimoine végétal viticole dans le contexte actuel ?” Ce qui en est ressorti ? Ben qu’on fait la meilleure soupe dans les vieux pots. Adapté à la viticulture, c’est que les vieux cépages peuvent être la solution, la panacée aux soucis de changement climatique, de pesticides, de volonté de vins moins alcoolisés. Pourquoi vouloir voir ailleurs si la vigne est plus belle, quand les vieux cépages du territoire, d’ici, disposent de toute leur force de tradition pour répondre aux enjeux de demain.
Une rencontre reçue “vin sur vin”. Ampélographons, ampélographons, il en restera toujours quelque chose…