Ainsi la journée débutera en fanfare, dès 9h du matin, avec cortège dans les rues de la ville de Sa Majesté le Roi cochon, que suivront en toute humilité et en costume d’apparat les diverses confréries. Point de départ, évidemment, la Maison du Jambon. Ligne d’arrivée place de la République.

Suivra un petit casse-croûte avec œuf-ventrêche, sorte de mise en bouche, comme ils disent dans les restaurants huppés. Car dès 10h30, on tape dans le dur, avec la pélère proprement dite. Que les âmes sensibles ou les végétariens ne soient pas froissés, la cérémonie funèbre aura eu lieu un peu plus loin, en toute discrétion, dans une ferme voisine, après qu’on eut procédé au sommeil de l’animal, puis à son saignement. Enfin, des animaux, puisque pour les agapes, douze porcelets de 40 kg seront occis.

C’est donc avec tous les honneurs dus à sa condition cochonnesque que notre Roi sera apporté, sous les vivas de la foule, jusqu’au foyer, où près de 4.000 gourmands lui feront un sort. Dans le même temps, devant le Hall des sports, aura lieu la promenade des porcelets, particulièrement appréciée par les enfants, qui pour l’occasion seront déguisés, tandis que les plus grands se retrouveront pour le traditionnel apéritif, et que retentiront les joyeux flonflons de la fanfare locale.

L’ambiance sera sans doute à son comble avec le concours du cri du cochon (on ne rit pas, on a vu des amateurs s’y risquer à l’émission « La France a un incroyable talent », que suivra l’intronisation de deux champions par la très sérieuse Confrérie du porc du Sud-Ouest et qu’un concours de pâté familial sera organisé. Le vainqueur aura l’honneur de voir sa recette commercialisée durant un an.

Si vous faites dans le végétarien, dans le végétalien, le vegan, l’ascétisme ou ne mâchez que des fraises Tagada, cet article n’est naturellement pas rédigé à votre attention. On aurait dû vous le dire dès le départ. On ne refera plus ; amis du porc, salut.