Cette convention s’inscrit dans la volonté de Toulouse Métropole de poursuivre et d’amplifier son engagement de rapprochement et de solidarité avec ses territoires voisins. L’intention est bonne, mais se fera t-elle au détriment des synergies potentielles entre Tarbes et Pau ?
Après l’accord-cadre signé avec Montpellier Méditerranée Métropole en janvier 2016, puis la signature du partenariat avec les Portes de Gascogne en juillet 2017 (un des tout premiers contrats de réciprocité signés au plan national), Toulouse Métropole apporte une nouvelle pierre à l’alliance des territoires et à la coopération interterritoriale en se rapprochant de Tarbes-Lourdes-Pyrénées qui représente 86 communes et 127.000 habitants (seconde intercommunalité du Dialogue métropolitain toulousain).
Neuf champs de coopération ont été identifiés par les deux collectivités pour concrétiser leur rapprochement et contribuer à un développement équilibré du territoire régional, et notamment : la mise en synergie des filières économiques ; l’alimentation, l’agriculture et les circuits courts ; la mobilité et les transports ; la mise en valeur du patrimoine.
« Bien loin des caricatures faites de la France des Métropoles et des oppositions manichéennes entre urbain et rural, Toulouse Métropole apporte une nouvelle fois la preuve qu’il n’existe pas d’égoïsme métropolitain sur son territoire. Au contraire, son dynamisme se partage, les richesses créées dépassent les frontières administratives et profitent aux collectivités voisines. Avec l’alliance des territoires, notre volonté est de faire prévaloir la complémentarité sur la concurrence » a déclaré Jean-Luc Moudenc, président de Toulouse Métropole et maire de Toulouse.
Cette alliance forte va t-elle éloigner la Bigorre de son voisin béarnais ? C’est une vraie question. Il faut dire que toutes les tentatives de rapprochement entre les agglomérations de Pau et de Tarbes ont systématiquement échoué, alors que les deux territoires ne sont distants que de 40 kilomètres, et en plus sont reliés par une autoroute.
C’est d’autant plus paradoxal que les problématiques du Béarn et de la Bigorre sont extrêmement proches, que les synergies potentielles sont évidentes, et que de très nombreuses entreprises ont des implantations sur chacun de ces deux territoires. C’est le cas aussi de plusieurs organisations comme l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, et même de juridictions comme la Cour d’appel.