En 2006, Altiservice s’était vu confier une délégation de service public pour développer la station d’Artouste, qui bénéficie d’un cadre magique mais se heurte à un lourd problème de rentabilité.
Il faut savoir qu’Altiservice est une filiale de Engie (Ex GDF) qui gère aussi les installations hydroélectriques locales, via la Shem. L’entreprise a aussi un savoir-faire dans la gestion de domaines skiables puisqu’elle a en portefeuille deux grands sites pyrénéens : Saint-Lary et Font Romeu Pyrénées 2000.
Le conseil municipal de Laruns a suivi son maire, Robert Casadebaig, dans sa volonté de mettre un terme à cette collaboration, au milieu d’une saison raccourcie en raison de l’absence de neige pendant les vacances de fin d’année.
Cette décision est intéressante parce qu’elle illustre le courage d’une petite commune de montagne qui veut prendre son destin en main.
La situation était tendue depuis 2 ans avec un désaccord sur les investissements à faire sur la station : modernisation des installations et ouverture de lits supplémentaires au bord du lac de Fabrèges.
Un accord a été trouvé entre Laruns et Engie (via Altiservices), il faut dire que le puissant groupe français n’avait pas intérêt à aller au conflit, vu l’incertitude qui plane sur la gestion des centrales hydroélectriques : depuis plusieurs années, l’Etat doit lancer de nouveaux appels d’offre pour une mise en concurrence.
Le 1er avril prochain (ce n’est pas un poisson !), Laruns reprendra donc officiellement la gestion de la station d’Artouste et un accord sera passé avec la Shem pour l’exploitation du Petit Train au sommet des pistes.
Les élus de Laruns sont convaincus du potentiel de cette station avec un cadre tout simplement unique. Il faudra faire preuve de beaucoup d’imagination pour construire un projet solide et pérenne. Un projet à la fois social et économique qui doit mobiliser toute la Vallée, tellement la réussite d’Artouste serait une locomotive précieuse.
Il est certain que de gros investissements seront nécessaires pour relancer la station et lui donner l’assise économique indispensable. Des discussions seront aussi organisées avec le Conseil départemental et son Etablissement public des stations d’altitude (Epsa) qui pilote notamment Gourette et La Pierre Saint Martin en collaboration avec le réseau N’Py. Pour rappel, Artouste s’était retirée de cette régie départementale en 2004.