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Edito

Le 18 Avr. 2014

Le principe d’entreprendre, plutôt que de précaution

Hier, les chefs d’entreprise de la région ont répondu très nombreux à la venue dans les Landes de Pierre Gattaz, le président national du Medef, qui se révèle bien différent des caricatures véhiculées par les médias.

Cette présence massive est un signe qui ne trompe pas. L’inquiétude est réelle et profonde chez des dirigeants qui, souvent, consacrent le plus clair de leur vie au travail, qui créent les emplois et prennent des risques considérables.

C’est un véritable ras-le-bol qui est en train de monter, comme une puissante lame de fond, de la part de cette armée de patrons de TPE et PME.

A quoi bon dépenser toute cette énergie pour être montré du doigt, écrasé sous les charges, submergé de paperasse et harcelé par les tracasseries administratives ? Pourquoi risquer dans ces conditions sa santé et son patrimoine ?

Suite….

Comme l’a souligné très justement Bernard Séosse, le dynamique patron landais et président du Medef départemental, il y a urgence de remonter le moral de ces entrepreneurs qui tiennent entre leurs mains et leur mental, la destinée de l’avenir de la région et du pays. C’est ce formidable réseau de petites entreprises qui est aujourd’hui gravement menacé, d’abord parce qu’il est touché à son niveau le plus fondamental : la passion et même le plaisir d’entreprendre.

Au-delà des mesures économiques, sociales et fiscales indispensables (et urgentes !) à prendre, le gouvernement et la classe politique en général seraient bien inspirés de sortir des caricatures et des malentendus destructeurs, pour s’atteler à une revalorisation sérieuse de l’entreprise et de ses patrons.

Il faut aussi revenir à des choses simples et évidente : il n’y a pas de richesse sans entreprise, il n’y a pas d’emploi sans entreprise, et il n’y a ni l’un ni l’autre sans confiance.

L’entreprise a, avant tout, besoin de pouvoir travailler en confiance avec les politiques, le gouvernement et l’Administration en sortant des dogmes ; elle a besoin d’une réelle visibilité en matière de législation et de réglementation parce que son action s’inscrit obligatoirement dans la durée.

Le jour où il redeviendra possible de mettre une idée sur la table et d’en débattre sans tabou, et sans déformation médiatique (comme cela vient d’être le cas avec l’idée du « smic intermédiaire » émise par Pierre Gattaz), la France aura franchi un grand pas.

Comme elle franchira un pas majeur le jour où elle aura le courage de remplacer, dans sa Constitution, le principe de précaution par le principe d’innovation mais aussi par le droit à l’erreur et le droit à rebondir. Bref, quand elle inscrira en lettre d’or le principe d’entreprendre. Chiche !

Photo FL2

 

 

 

François Loustalan

7 commentaires au sujet de cet article

  1. Il y a des milliers et des milliers d’entreprises qui étouffent sous les contraintes folles qu’on leur impose. Il est heureux de voir que les politiques semblent, enfin, comprendre ce qu’est une entreprise. pas trop tôt, pas trop tard…

  2. J’étais à la réunion, hier, et Gattaz a très bien expliqué la déformation de son propos sur le SMIC “intermédiaire”. Il a émis simplement une idée concernant les personnes en grande difficulté, avec un abondement par l’Etat pour arriver quasiment au SMIC “normal”. Une idée à discuter, quitte à l’abandonner si elle n’était pas bonne… Et la presse en a fait une affaire d’Etat, histoire de faire le buz… et de vendre des journaux. Tant que l’on marchera ainsi sur la tête, peu d’espoir.

  3. Pourquoi toujours opposer les dirigeants (les “méchants” patrons) aux salariés. Dans la très très grande majorité des entreprises, la relation entre l’ensemble des personnes, y compris les patrons, est excellente. Ce qui n’empêche pas qu’il peut y avoir des désaccords, comme partout. Il faut sortir de ces images périmées

  4. Vous avez raison. Le principe de précaution est stupide aujourd’hui. Nous devons, comme les autres, être un pays d’idées, de créations, de risques, un pays qui avance et qui regarde devant… il n’y a pas de réussite sans risque, il n’y a pas d’avenir dans la précaution

  5. Il faut que les politiques comprennent, effectivement, que seules les entreprises créent de l’emploi. et que, donc, soutenir les entreprises n’est pas un “cadeaux aux patrons”, mais un cadeau à l’emploi

  6. La politique politicienne n’intéresse pas l’entreprise qui ne se mêle que de développer des activités qui débouchent sur des emplois pérennes. Les élus doivent bien le comprendre pour ne pas mettre, eux, de la politique politicienne dans leurs interventions, pour ou contre les entreprises. S’il y a une union sacrée à faire en France, c’est autour de l’entreprise. Et autour des équipes qui animent les entreprises, car se sont toujours des oeuvres collectives.

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