INDEX

Cdiscount accélère sur l’innovation logistique

Le 30 Nov. 2018

Le colosse bordelais de la distribution et du commerce en ligne n’a pas dit son dernier mot face au tentaculaire Amazon. Cela se joue tout près d’ici, en Gironde…

Rubriques :

Si depuis deux ans, le résultat opérationnel de l’e-commerçant français est abondamment commenté, son dirigeant s’en est expliqué pendant le « Black Friday » en évoquant ses investissements dans la logistique. Cette spécialité, avec sa marketplace lancée il y a 7 ans, demeure à ce jour son plus sûr atout.


La semaine dernière, la filiale de Casino (depuis 2000) a aussi communiqué les noms des 5 startups qu’elle accompagnera dans les prochains mois via son incubateur girondin, « The Warehouse », entièrement dédié à l’innovation supply chain.

En 2017, Cdiscount, numéro 2 du e-commerce en France derrière l’indétrônable Amazon, a réalisé un chiffre d’affaires de 2,1 milliards d’euros, en croissance de 9,3 %. Et si l’on ajoute à ce revenu le produit des ventes réalisées via sa marketplace lancée en 2011 (c’est-à-dire par les 10 000 marchands enregistrés sur la plateforme Cdiscount), on obtient un volume d’activité global de 3,4 milliards.


Assez pour faire de Cdiscount un colosse, mais non pour rivaliser avec un Amazon, dont on estime qu’il pèse très approximativement le double en France, et dont on est plus sûr encore que le revenu mondial a atteint 178 milliards de dollars en 2017 (+31 %).

Mais si la guerre commerciale est loin d’être gagnée en France, la bataille de la performance logistique, élément-clé de la satisfaction client, est peut-être plus indécise. Elle n’est même pas si loin de jouer en la faveur de l’entreprise française, qui peut compter sur un réseau de 20 000 points-retrait, sur l’assise du réseau Casino et sur ses 500 000 m2 de surfaces logistiques à Paris, Lyon et surtout Cestas (33).


Une bataille robotique…

On sait qu’Amazon, aux États-Unis, a largement automatisé sa logistique d’entrepôt en s’appuyant sur la solution technologique de sa filiale Kiva Systems (aujourd’hui Amazon Robotics). Cette solution, aussi déployée à Londres, repose sur ces petits robots mobiles orange qu’on voit s’activer dans les vidéos mises en ligne par le géant américain, acheminant leurs étagères de stock vers les postes de préparation des opérateurs logistiques en charge du traitement de nos commandes. En France, les opérations d’Amazon étaient restées largement manuelles, mais son nouvel entrepôt francilien, qui entrera en service début 2019, s’appuiera largement sur cette solution robotisée.


Or sur le sujet des solutions de préparation de dernière génération, on peut dire que Cdiscount a très tôt pris les choses en main sur le sol français, en particulier grâce à sa fructueuse collaboration avec la startup Exotec, qui a débouché sur la mise en œuvre d’une solution concurrente à celle d’Amazon Robotics. Une solution baptisée « Skypod » et qui emploie également de petits robots mobiles. Mais ceux-là ne sont pas scotchés au sol : ils grimpent aux étagères !

Pierre-Yves Escarpit, DG adjoint de Cdiscount en charge de la logistique, expliquait en la présentant qu’au contraire des solutions à étagères, celle-ci « permet d’exploiter toute la hauteur d’un entrepôt, avec à la clé une meilleure densité de stockage ». Avec des robots rapides et peu gourmands, c’est donc un modèle de préparation de commandes original et très compétitif qui se serait dégagé. La solution a été déployée à Cestas et devrait l’être, à très court terme et à beaucoup plus grande échelle, sur le site Cdiscount de Réau, en région parisienne.


Cette expérience en voie d’industrialisation, qui vient d’être récompensée par un « Prix David avec Goliath » mettant à l’honneur une collaboration entre un grand groupe et une startup, a donné des idées à Cdiscount, qui a lancé en juin, à Canéjan (33), son incubateur de startups en lien avec les processus logistiques.

Il hébergeait déjà 5 startups opérant dans différents domaines, de la cobotique au roulement motorisé en passant par l’informatique de gestion des retours d’objets lourds.


Vers une filialisation…

Cdiscount vient d’annoncer les noms des 5 nouvelles jeunes pousses qui vont leur succéder et bénéficier pendant les prochains mois du même accompagnement : elles pourront tester leurs innovations dans un cadre idéal, à savoir les entrepôts de Cdiscount.

Elles s’appellent iFollow (robots collaboratifs), Agrikolis (relais-colis pour objets lourds chez l’agriculteur) ; TwinswHeel (droïde autonome pour la livraison des colis), Ownest (plateforme blockchain) et Unsupervised.ai (robots de livraison intelligents).


On le voit : Cdiscount met le paquet sur ce métier-clé de la logistique. L’e-commerçant s’apprêterait même à le « filialiser », comme l’a fait naguère Casino avec Easydis, peut-être afin de mieux le valoriser au plan commercial, en mettant ses compétences en logistique à disposition d’une large clientèle extérieure. La suite nous le dira.

Dans l’actualité, on notera enfin que Cdiscount a racheté la startup bordelaise 1001pneus, poursuivant sa stratégie de diversification, que ce soit dans les voyages, l’énergie ou, bientôt, dans la billetterie de spectacles.

Plus d’informations sur le site internet –cliquez ici

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *