Héroïne mélancolique, la princesse Wencheng fut mariée, à l’âge de 16 ans, pour des raisons diplomatiques et forcée très jeune à l’exil. On était alors en 641 et l’empereur Taizong de la dynastie des Tang accordait sa main à Songtsen Gampo, pour assurer la paix au Tibet. Alors, la princesse Wencheng entama son périple de trois ans, depuis Chang’an (Chine, actuelle Xian) jusqu’à l’actuel Tibet.
La légende raconte que son sacrifice creusa le lit de rivières, notamment la rivière Daotang, ancienne frontière entre Tibet et Chine qui serait née des larmes de Wencheng. Si les Chinois retiennent surtout le rôle civilisateur de la princesse Wencheng au Tibet, le folklore tibétain se souvient plutôt d’elle comme de l’ambassadrice du bouddhisme au Tibet. Elle est même considérée par certains comme une réincarnation de Tara, déesse de la compassion.
Elle a, de fait, beaucoup apporté au Tibet, notamment le thé, le vin, des méthodes d’agriculture, la médecine. Si elle n’a jamais pu retourner chez elle, elle a fini par aimer le Tibet comme sa propre terre. C’est surtout elle qui a apporté, en cadeau de mariage, le Jowo, la statue en or du Bouddha Shakyamuni qui l’avait tant émue l’autre jour, au Jokhang (voir article Presselib’ lundi 30 juillet et mardi 31 juillet).
Ça, c’était pour la partie historique. Côté scène, le plus époustouflant était qu’elle soit creusée à même la montagne, dans un décor tout à fait naturel, usant des éléments. On sentait qu’on avait misé lourd. Eclairages, musiques, décors amovibles, le conte vieux de plus de 1.000 ans se retrouvait en épopée, comédie musicale gigantesque dont auraient été jaloux les metteurs en scène de Broadway.
On évoquait la présence de 700 figurants ! Mais elle ignorait si parmi eux, on comptait les brebis, les yaks et les chevaux qui traversaient la scène. Une reproduction du Potala se déplaçait. Ici, un stoupa apparaissait. Là-haut, la montagne se couvrait de neige. Ce fut d’ailleurs ce qu’elle préféra, quand soudain après avoir reçu au visage des bourrasques de vent, elle sentit – comme les protagonistes sur scène – les flocons de neige mourir sur ses joues. Elle s’écria, comme une enfant : « Il neige, il neige » et sans perdre une miette du spectacle, toutes et tous se mirent à essayer d’avaler les flocons, joli rappel des hivers pyrénéens…
Tout était spectaculaire, et elle passa une heure trente, les yeux écarquillés de surprise et d’enthousiasme. A la sortie, les acteurs principaux posaient pour la photo. Le groupe entier décréta que c’était le plus beau spectacle du monde. Et pour une fois, on savait qu’on n’exagérait pas…
Diaporama 1
Diaporama 2
Merci de nous faire partager, Laya, j’adore vos vidéos… (le reste aussi).Pour moi qui ne part pas en vacance cette année, ça me sort.