Pas grand monde n’y avait porté attention, dans l’opacité des textes et règlements de tout poil : depuis le 1er septembre dernier, l’Urssaf a pris une mesure lourde de conséquences.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes, l’enveloppe globale des charges d’une cuadrilla passe d’environ 350 euros par spectacle à 2.500… Ce qui signifie la mort annoncée des courses organisées dans les petites places, incapables de sortir une somme pareille, en dépit des prestations des bénévoles qui, en amont, permettent l’organisation de l’événement, souvent le seul de l’année.
Avec une promptitude qu’on aurait appréciée moins tardive, les élus de la région viennent de réagir, en s’adressant directement au ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérard Darmanin, lui précisant que, si les sommes récoltées allaient s’avérer insignifiantes pour le budget de l’Etat, elles allaient sonner le glas d’une tradition remontant à 1457 et codifiée au XIX.
La course n’est pas la seule visée par la mesure urssafienne : sont également dans la rafle les gardiens auxiliaires de monuments historiques, les chansonniers à temps partiel, les ouvreuses des théâtres lyriques nationaux, les pilotes de haute mer et certains aides de marine, les cadets de golf, bref une foultitude de petits métiers, qui ne rapportent guère à ceux qui les pratiquent et qui vont coûter bonbon à leurs employeurs.
La saison débute dans quelques jours. Il y a donc urgence à trouver une solution apaisante pour que soit maintenu le forfait obtenu il y a vingt ans. Il en va de la survie des 230 clubs et des 500 spectacles qu’ils organisent chaque année. Il est vrai que, vu de Paris…