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Duel Canal+/BeIn Sports

Le 20 Mar. 2014

Bénéfique pour le téléspectateur ?

Le petit monde sportif ne parle que de ça. Enfin, du moins celui concerné par les sports grands public que sont le football et le rugby. Quelle chaîne va donc remporter, à l’horizon 2016-2020, les droits de diffusion du ballon rond ? Car la situation s’est durcie à la suite de la décision de la Ligue de football de procéder à un appel d’offres, avec un an d’avance sur le calendrier. De quoi aiguiser passions et ambitions.

À ma gauche, Canal+, partenaire historique et impérial tant du foot que du rugby sur le petit écran, jusqu’il y a peu diffuseur unique des images du championnat de France de Ligue 1, pour lesquelles il verse 420 millions d’euros chaque année.

À ma droite, le perturbateur, nouveau venu, BeIn Sports, aux fonds qataris donc illimités, qui a déjà grignoté une part du marché canalesque, en raflant les droits du troisième choix des matchs de L1, ainsi que d’autres rencontres moins huppées, pour 150 millions d’euros.

Mais l’annonce de la redistribution des droits bouleverse la donne, au grand courroux de Canal, qui a choisi de se placer sur le terrain judiciaire en déposant tout d’abord une demande en référé pour suspendre l’appel d’offres (expirant le 4 avril prochain) et en opposant une saisine à l’Autorité de la Concurrence.

Une question de vie ou de mort pour la chaîne câblée, qui a déjà failli perdre les droits du rugby en janvier et ne les a récupérés que grâce à un investissement lourd sur le ballon ovale, en doublant la mise (71 millions par an contre 31 auparavant).

Ce que n’a pas apprécié BeIn, qui vient d’annoncer qu’il vient lui aussi de saisir l’Autorité de la Concurrence, à qui l’on souhaite bien du plaisir. Cerise sur le pompon, depuis juillet dernier, Canal a porté plainte contre sa meilleure ennemie pour concurrence déloyale, lui réclamant 300 millions pour « distorsion de concurrence ».

Dans cette lutte à mort, un seul homme se frotte les mains : Frédéric Thiriez, le président de la Ligue, qui voit dans l’empoignade l’opportunité d’augmenter le pactole des droits, jusqu’alors globalement de 638 millions par an (les clubs de l’élite n’en touchent que 485), ce qui permettra d’augmenter le salaire de Zlatan.

Alors ? Bénéfique ou pas pour les sportifs en pantoufles que nous sommes ? Cela le serait si le prix de l’abonnement était baissé. Mais une évidence s’impose : pour suivre tant le foot que le rugby à la télé, il faut payer, encore et toujours. Et on parle de sports « populaires » !

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