Il est considéré comme le caviar de raisins, si l’on peut dire. Déjà AOC en 1971 et AOP depuis 1996, une preuve supplémentaire de son excellence vient d’être fournie avec son inscription à l’Inventaire National du Patrimoine Culturel Immatériel, sous l’appellation « culture du raisin Chasselas de Moissac AOP ».
Si selon Alexandre Vialatte, l’homme remonte à la plus haute antiquité, la vigne est présente dans le Bas-Quercy depuis le Moyen-Age, puisque l’on a retrouvé, sur certains chapiteaux du cloître de Moissac, des représentations de vignes. La légende dit aussi que les boutures ayant servi à constituer la célèbre Treille du Roy, au château de Fontainebleau et réalisées à la demande de François Ier, seraient originaires de ce lieu.
Reconnus « site remarquable du goût » depuis 2003, Moissac et son Chasselas AOP peuvent ainsi se targuer d’être consacrés aux côtés de la tapisserie d’Aubusson, de la porcelaine de Limoges ou bien encore de l’élevage du bœuf gras bazadais. Il a été reconnu en même temps que quatre autres produits : le cresson de Méréville, la pêche aux poissons d’eau douce des Etangs de la Dombes, le fromage du Salers et les salaisons fumées au tuyé du Haut-Doubs.
Cette démarche a été initiée par l’Association nationale des Sites Remarquables du Goût et a duré un an et demi. Avant d’accorder cette distinction, des enquêteurs mandatés par le ministère de la Culture, sont venus sur place l’an dernier à la rencontre de l’ensemble de la filière : chasselatiers, expéditeurs, transformateurs, associations, syndicat de défense, restaurateurs et collectivités. Il y a de bien beaux métiers, sur cette terre !
Et la récompense est tombée. Qui va permettre de mieux faire connaître ce nectar, à la grappe souple et aux grains ronds et dorés. On le goûte ensemble ?