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La dévitalisation des centres-villes, une réalité

Le 02 Mar. 2017

Biarritz et Bayonne en tête – Pau, Tarbes, Mont-de-Marsan et Auch en difficulté – Dax en queue de peloton

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La question de la dynamisation des commerces dans le centre-ville est plus que jamais d’actualité. « Avec près d’un rideau sur dix baissé, la vacance commerciale s’aggrave et touche fortement le coeur des villes moyennes en France », c’est le cri d’alarme lancé à l’occasion des dernières assises qui se sont tenues à Bercy sur cette problématique.


Un imposant rapport réalisé par l’Inspection générale des finances et le Conseil général de l’environnement et du développement durable apporte un éclairage particulièrement intéressant et ouvre des pistes pour l’avenir.

Un classement des villes moyennes a été établi selon le taux de vacance commerciale du centre-ville. Il illustre la diversité des situations et le besoin d’agir localement.


Biarritz détient le record de France avec un taux de vacance commerciale inférieur à 2%, grâce à « un tissu socioéconomique plus favorable que la moyenne et une forte attractivité touristique »

63 villes ont un taux de vacance entre 5 et 10% qui « commence à  annoncer un déclin de commercialité », dont Bayonne.


58 villes se situent entre 10 et 15%, avec une vacance qui « devient structurelle et marque un déclin de la commercialité », dont Pau, Tarbes, Mont-de-Marsan et Auch.

Enfin, 29 villes ont une vacance qui dépasse 15%, un niveau très élevé, illustrant « un commerce en  grande difficulté », dont Dax.


 

Une évolution préoccupante…

« Ce phénomène de dévitalisation des centralités urbaines, bien que contrasté d’un territoire à l’autre, devient préoccupant tant le commerce participe à la vie de la cité et la façonne en grande partie. Si le commerce en centre-ville est avant tout dépendant du contexte socio-économique de son territoire, il est aussi très sensible au bon équilibre des concurrences au sein de l’appareil commercial ainsi qu’à la qualité de son environnement » peut-on lire dans ce document de 471 pages.


Ces travaux rappellent quelques évidences et souligne 4 clés essentielles. D’abord évidemment, la vitalité du territoire (démographie, situation socioéconomique) et son attractivité. Deuxièmement, de bonnes conditions économiques d’exploitation pour les professionnels du commerce et un environnement urbain adapté (circulation, parkings…). Ensuite, la préservation d’un équilibre avec la périphérie. Enfin, la capacité d’adaptation rapide des acteurs du commerce à l’évolution des modes de consommation et des attentes de leurs clients.


« Si le commerce est d’abord l’affaire des commerçants, il revient aux élus, responsables de la ville et de l’intercommunalité, d’engager et de mettre en œuvre une stratégie globale adaptée à la situation de leur territoire et de leurs centralités. Les expériences réussies de certaines communes montrent que la reconquête commerciale du centre-ville nécessite de concevoir un projet politique reposant sur une action volontariste à toutes les échelles de territoire et répondant à deux problématiques essentielles : quelle place accorder au centre-ville dans l’armature du territoire ? quelles fonctionnalités lui donner (lieu de rencontre et d’animation, marchand, patrimonial, touristique…) ?


« Les politiques de revitalisation commerciale des centres-villes ne peuvent pas envisager la problématique commerciale de manière isolée. Elles doivent ainsi mobiliser différents acteurs publics et privés autour d’un projet commun.

« Pour qu’une véritable inflexion du phénomène de dévitalisation commerciale se produise dans les villes moyennes, la mission préconise le lancement d’un agenda « Commerces en cœur de ville ». Soutenant les acteurs privés et les collectivités locales, l’État pourrait ainsi encourager les projets de requalification commerciale des villes moyennes. C’est dans cette perspective que la mise en œuvre de l’agenda doit permettre de donner une direction et une cohérence à une série d’actions, pour une reconquête commerciale des centres-villes en France ».

Lire le rapport sur le revitalisation des centres-villes – cliquez ici

2 commentaires au sujet de cet article

  1. Dans la nature, chaque enfractuosité d’une falaise, de la montagne jusqu’aux profondeurs marine, est colonisée par une espèce vivante parfaitement adaptée au biotope qui l’entoure.. cela va de la bactérie jusqu’à l’ours des cavernes, en passant par les crabes, les lichens, fougères, algues, murènes et autres corneilles ou araignées.. Tout dépend du biotope.
    C’est pareil pour le commerce. Les centre villes aux logements désertés et (ou) dégradés voient leurs commerces péricliter et peu à peu disparaître.. C’est un cercle vicieux qu’il n’est possible d’enrayer qu’à la condition de ré-injecter des populations “saines”, qui travaillent (revenus=consommation), se reproduisent (enfants), et payent leurs impôts.
    L’adéquation incontournable qualité du logement =qualité de l’habitant est la clé de cette revitalisation.
    C’est ce qui se passe au centre de Pau, avec la réalisation de l’OPAH-RU lancée par l’ancienne municipalité et continuée avec succès par la municipalité actuelle. C’est pas du tout une question politicarde d’être de Gauche ou de Droite !.. c’est juste une question de travail, de bon sens et de bonne volonté. À Pau, cette opération concerne plus de huit cents logements dont la moitié étaient vides et les autres en vrai naufrages. C’est long, bien sûr, très long;..financements très complexes à maîtriser, procédures administratives monstrueuses, multiplicité d’intervenants administratifs et particuliers à coordonner… mais les premiers chantiers commencent à être livrés, et si cela continue avec cette dynamique, le centre ville pourra espérer près de quatre cents familles “saines” de plus, avec le corolaire d’enfants à scolariser, de vie culturelle et économique inhérente.. Et alors,.. on pourra voir des commerces refleurir, adaptés à un biotope plus dynamique..

  2. Et pas un mot sur les centres commerciaux qu’on laisse s’étaler, se multiplier sans contrôle…. Le grand Moun, le grand mail, ametxondo ?,,,
    C’est une grosse partie du pb qui vient de la soif des municipalités de taxe pro’…
    Qui va en parler ?

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