Une nouvelle année entraîne immanquablement le bilan de la précédente. Histoire de savoir si on a progressé ou pas, si on doit se réjouir ou se lamenter. Et l’un des premiers à s’être manifesté est Daniel Peyraube, le président des producteurs de maïs (AGPM), pour qui 2016 n’a pas été une année bien faste.
« Le maïs français a subi de plein fouet les caprices du climat » a-t-il constaté d’emblée en présentant ses vœux. Et de fait, le rendement national moyen du maïs grain, a été de 89 q/ha (à peu près équivalent à celui de 2015, 90 q/ha) mais carrément en retrait par rapport aux quatre années précédentes. C’est ainsi que la collecte de maïs grain a représenté l’an dernier 12,3 Mt, contre 13,9 en 2015. Quant au maïs fourrage, il a eu un rendement moyen de 12 tonnes MS/ha, soit moins 5 % de la moyenne nationale, enregistrée sur cinq ans.
Localement, nos territoires ne sont pas en reste, puisque l’Aquitaine présente un rendement de 96 q/ha, tandis que celui des coteaux et des bords de Gave est inférieur à 50 q/ha. Si l’on tient compte des zones irriguées, on obtient une moyenne de 82 q/h (665.000 tonnes), soit une baisse considérable : – 18%…
La solution, selon l’AGPM ? Revoir au plus tôt le dispositif des assurances récolte, accompagné de 9 propositions :
1/ Réintégrer les volumes indemnisés au cours des cinq dernières années dans le calcul du rendement assuré.
2/ Généraliser la possibilité de majorer le rendement assuré de 15%.
3/ Maintenir un taux de subvention de base à 65% pour tous.
4/ Paiement de la seule prime nette par l’agriculteur, afin d’éviter les avances de trésorerie.
5/ Simplifier l’accès aux subventions.
6/ Différencier les franchises des cultures irriguées ou pas.
7/ Mieux valoriser la gestion de l’eau dans les tarifs d’assurance récolte.
8/ Mieux accompagner l’agriculteur dans sa déclaration d’aléas.
9/ Modifier la base réglementaire à l’échelle européenne en ramenant le seuil de déclenchement et la franchise à 20% dans un cadre subventionné.
Conclusion des vœux : « Notre objectif est de retrouver la compétitivité du maïs français, et de protéger le revenu de nos producteurs. » On ne saurait dire mieux, à moins d’emprunter le slogan maison : « Cet épi m’épate ! »
Les systèmes assurantiels pour garantir un revenu, c’est une mauvaise copie d’une politique américaine avec des “farmers” qui font marche arrière. Cela coûte trop cher et les agriculteurs français n’en veulent pas. Il faut des prix rémunérateurs pour vivre du fruit de notre travail. C’est sûr que ce n’est pas avec le bioéthanol ou l’export sur la marché mondial que l’on peut faire vivre nos paysans du sud-ouest ! Changeons de stratégie commerciale, corrigeons nos erreurs.