Sincèrement, on doute qu’en ce samedi, vous vous rendiez à Sainte-Suzanne pour acheter un tracteur des années cinquante, histoire de décorer votre hangar. En revanche, s’il vous manque quelques pièces pour réparer moteurs, échappements, refroidissement, direction et autres billevesées, voilà un rendez-vous qu’il ne faut pas manquer.
Ce qu’il faut savoir…
D’abord parce que côté tracteur, vous n’allez pas être déçu. Oubliez pour un temps les rutilants modèles de catalogue, avec télévision et bluetooth intégrés et réjouissez-vous de retrouver les bons vieux mastodontes de l’enfance, qui lâchaient de la fumée et faisaient un bruit d’enfer.
Ils seront tous là, enfin ceux qui tiennent encore sur leurs quatre roues, à votre disposition et qui sait, à portée de portefeuille. Souvenez-vous de ces noms : Bolinder-Munktell, Lanz Bulldog, International Harvester, Ferguson, Vierzon, Mc Cormick, Deutz, Landini… Sans doute les verrez-vous ce week-end à Orthez. Une autre époque, certes, mais surtout une belle histoire.
Il sera sans doute plus profitable d’aller farfouiller entre les stands, à la recherche de la pièce introuvable, celle qui empêche l’engin de feu tonton Jules, bien au froid au fond de la grange, de redémarrer et que vous cherchez partout sans jamais la trouver. S’il y a un lieu pour la dégoter, c’est bien ici.
Car il existe des spécialistes de la pièce détachée agricole, éparpillés un peu partout, et s’ils se retrouvent une fois l’an pour sortir leurs trésors, it is here et nulle part ailleurs !
Si le côté agricole n’est pas votre préoccupation principale, peut-être serez-vous davantage intéressé par l’autre côte de cette foire, pour y trouver, dans des états divers, les mobylettes de votre enfance, ou de celle de votre père ou grand papa, les fameuses Motobecane et autres Solex, Flandria, Gilera, Piaggio voire Moto Guzzi.
Avec également les pièces détachées nécessaires à la réparation de la bécane d’antan, histoire de rajeunir un peu et de se donner des émotions. Un vrai grand grenier à farfouille pour les collectionneurs venus d’un peu partout, et pas seulement du Béarn.
Naturellement, les voitures seront de la fête, à condition qu’elles aient atteint l’âge canonique de trente ans, pour nous l’âge idéal, mais qui vaut pour un véhicule d’entrer dans la catégorie « de collection ». Est ainsi annoncée une 4 Cv Renault de 1957 entièrement refaite à la pogne par un Orthézien, Henri Agest, qui a dû s’amuser sévère en partant d’une carcasse d’une « quatre pattes » vouée à la benne (à l’époque, on la dénommait aussi « la motte de beurre »). Le slogan disait « 4 chevaux, 4 portes, 444.000 francs ! »
On ira voir le résultat, ça doit valoir le coup d’œil. Comme tout le reste durant cette Bourse unique, pratique et conviviale.