Essayez, en skiant, d’avoir une pensée pour la piste sous vos pieds qui reçoit votre “tout schuss”… Si vous revenez au printemps, quand la neige ne sera plus, il se pourrait fort que vous trouviez une pauvre herbe grillée, jaunie, bref, en mauvais état.
Ce qu’il faut savoir…
Pendant des années, on est allé chercher loin des semences pour restaurer les prairies et sols de montagne, mais sans vraiment de succès. Les semences d’ailleurs ne convenaient pas ici. Nécessitaient en sus du prix d’achat, des fertilisants, des engrais, rien qui soit vraiment magnifique pour le bétail qui avait le malheur d’y brouter, pas vrai ?
Et puis il y a eu le programme Ecovars. Initié en 2003, il a favorisé la mise en oeuvre de projets locaux. L’idée en est tellement simple qu’on se demande pourquoi elle n’a pas “germé” plus tôt. Utiliser et produire des semences sauvages des Pyrénées pour préserver et restaurer les habitats naturels.
Et ça marche ! Au point qu’une marque collective de semences a été lancée : Pyrégraine de nèou. Régulée par le Conservatoire botanique national des Pyrénées et de Midi-Pyrénées. Avec elle, plus de fertilisants (ou beaucoup, beaucoup moins), elle est “d’ici” et s’adapte parfaitement, résiste aux hivers les plus rigoureux, un genre d’enzyme permettant la restauration écologique, en somme.
Les expérimentations ont été menées par l’association d’insertion Estivade d’Aspe-Pyrénées dans le cadre d’Artemis (projet soutenu par l’Europe et le Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques) et les objectifs atteints avec la récolte de 89,55 kilos de semences pures de dix espèces différentes : Achillée millefeuille, Anthyllide des Pyrénées, Avoine des montagnes, Brize moyenne, Chardon fausse carline, Canche flexueuse, Fétuque du mont Cagire, Fétuque noirâtre, Pâturin alpin, Plantain lancéolé. Les premiers mélanges de semences sont mis sur le marché dès cette année.
Alors, pensez-y en skiant, sous vos pieds, au printemps, de jolies fleurs des Pyrénées…