Il se murmure qu’en chaque Basque se dissimule (mal) un contrebandier… Comment y va la légende ! Autrefois, “passer” la frontière et aller dans les “ventas” était un acte fort. Il fallait se planquer du douanier, ce qui a largement alimenté la réputation des “malins” basques, faire passer la cartouche de cigarettes ou la bouteille de Ricard interdites…
Ce qu’il faut savoir…
Mais depuis l’ouverture des frontières, tout ça a changé. Beaucoup changé. Les petites ventas où l’on ne trouvait rien de plus que de l’essence bon marché, des clopes bon marché et de l’alcool bon marché ont… comment dire… diversifié leur proposition commerciale.
A Dancharia (Dantxarinea en Navarrais) qui dépend en fait de la commune d’Urdax (Urdazubi en Navarrais), peut-être encore davantage que sur les autres points de frontière. Il y avait l’emblématique Lapitxuri (le rendez-vous de tous les Basques du pays, oui on sait !), l’énorme venta Peio, Landibar, Patxi… Mais c’est loin d’être fini.
Deux nouvelles ventas méritant davantage l’appellation de “monstres commerciaux” sont en train d’y être érigées, loin de toute préoccupation environnementale ou écologique, semble-t-il. De l’une, on prétend qu’elle serait exploitée par Lapitxuri, et ses 15.000 mètres carrés de surface commerciale sont déjà réservés. Mais on tient en fait à garder le secret, et les rumeurs se succèdent sans qu’aucune soit réellement fondée.
L’autre a davantage fait parler d’elle, tristement, puisqu’un accident survenu en novembre et l’effondrement du toit ont tué un ouvrier sur le site. Ce qui n’empêchera pas les deux structures d’ouvrir avant Pâques 2016, moment d’afflux touristique. Où s’arrêtera le développement commercial des ventas de frontière ?
L’engouement qu’elles suscitent fait craindre que les frontières de la raison ne soient allégrement dépassées.
Quid des petites ventas à taille humaine ? Appelées à disparaître ? La sangria va virer à l’amertume…