Non, le haricot ne pousse pas dans les arbres. Non, le haricot tarbais ne vient pas de Béthune. Oui, il est très certainement le meilleur haricot au monde, et ça ne se sait pas assez.
D’ailleurs dans le but d’étendre sa réputation, Presse Lib’, avant d’aller déjeuner, vous raconte sa vie, son œuvre et tout le reste.
À table…
C’est au début du XVIIIe siècle que le haricot, pas encore tarbais, nous arrive via les Amériques (comme la pomme de terre, la tomate, la cacahouète, l’oignon, l’avocat). Et c’est à Tarbes qu’il se plaît. Encore qu’on ne lui demande pas son avis. Mais le terroir et le climat lui conviennent.
Après une longue obsolescence, il renaît en 1986 avec la mise en place de filets remplaçant les tuteurs maïs. Dans le même temps, on installe un conservatoire de 400 échantillons de semences fermières, collectées dans les fermes locales, en collaboration avec l’INRA. Une lignée va en sortir, dénommée Alaric : notre fameux tarbais.
Son semis a lieu entre le 25 avril et le 30 mai, lorsque le sols ont pris le temps de se réchauffer et sont à environ 15°, ce qui facilite la germination et la levée. L’Alaric est semé à l’aide d’un semoir à maïs, en ligne, tous les 30 centimètres. Un mois plus tard, quand le haricot commence à sortir la vrille, il est tuteuré, puis lorsque ses feuilles apparaissent, on aère le sol en le binant afin de faciliter son enracinement en profondeur.
Et nous en arrivons à aujourd’hui, avec sa récolte, qui se fait à la main. Si le haricot frais est cueilli en gousse fin août, début septembre, le haricot sec est ramassé sur la plante, parcelle par parcelle afin de garantir sa traçabilité, du 20 septembre à la mi-novembre.
Tout comme pour les vendanges, on voit arriver nombre de saisonniers, en particulier béarnais et bigourdans, venus se faire quelque menue monnaie avant les fêtes de fin d’année.
Au fait, pourquoi notre haricot se plaît tant à Tarbes et dans les environs et pas ailleurs ? Sans doute parce que la Bigorre bénéficie d’un sol limoneux, au pH plutôt acide, sans trop d’argile, la plante profitant de la tiédeur des galets des gaves pyrénéens qui emmagasinent la chaleur de la journée pour la restituer au cours de la nuit.
Ensuite et surtout parce que la région est le point de jonction des influences océaniques du Golfe de Gascogne et celles continentales des pays toulousains. D’où un climat harmonieux, facteur déterminant de la typicité et de la qualité du haricot tarbais. Pas de vent d’Autan desséchant, mai présence du Foehn tempéré en provenance d’Aragon. Pas plus compliqué.
Maintenant que vous êtes bien plus culturationné du haricot, il ne vous reste plus qu’à passer à l’essentiel : le déguster.
Bon appétit, et s’il vous plaît, sans modération !
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