Une étape qui n’était pas prévue et que j’ai rajoutée, mais avec quel plaisir ! Palenque, Chiapas. On sort du Yucatán mais on ne rigole pas pour autant. Au Chiapas, Palenque (ancien nom : Lakam Ha – Grandes eaux, en raison des ruisseaux et cascades sur le site) donne un coup au coeur.
Pourtant plus petite que Tikal ou Copán (Honduras), elle est impressionnante, surtout si l’on sait que moins de 10% de la superficie totale en a été mise à jour ! On parle encore de mille structures qui seraient couvertes de forêt.
Et…
C’est peut-être même plus frappant encore qu’à Chichén-Itzá où les monuments ne sont pas en accès libre. Ici, on peut grimper, crapahuter, entrer dans tel temple et se muscler considérablement les quadriceps ! Il fait une chaleur lourde et moite, que j’ai pu éprouver à chaque venue ici.
Il y a, pêle-mêle, la Pyramide des inscriptions, le Palais, le Temple de la Croix, le Temple de la Croix feuillue, le Temple du Soleil, l’incontournable jeu de pelote, le Groupe Nord. Dès l’an 100 avant JC (toujours l’autre !), on y trouve des traces de vie. Et les rois s’y succèdent, K’uk’B’alam (431-435), Ankal Mo’Naab’I (501-524), Ajen Ohl Mat (605-612), tous des K’uhul Ajaw ou “Divins Seigneurs”. Mais le plus fameux d’entre eux, associé pour toujours à Palenque est Pakal, avec son profil reconnaissable entre mille. Il orne même la “glorieta” principale, le rond-point d’entrée dans la ville.
Ah je t’imagine rigolant d’ici : “Tu vas voir que la Laya, elle va nous annoncer un prochain roman, là-bas, elle joue les énigmatiques, ne balance pas toutes les infos, on commence à la connaître, la bougresse !”. Eh bien, eh bien… Tu as raison. Dès la fin de ma trilogie, le prochain sujet se déroulera à Palenque. T’es trop fort, amigo.
Plaisanterie à part, j’adore Palenque. C’est beau, c’est juste beau. La jungle du Chiapas est encore plus touffue que celle de Yucatán, les temples et pyramides impressionnants, et on est à quelques encablures des Lacandons que j’aime tant. Il faut une bonne matinée (comme toujours arriver de bonne heure) pour faire le tour du site. On y entend beaucoup parler français, pas toujours avec la plus grande des élégances (s’il te plaît, un peu de décence quand tu visites un site précolombien, pas de – comme je l’ai entendu sur l’esplanade du Palais – : “Oh p’tain fait trop chaud, je vais pas bronzer, je vais cramer, je me casse !”. Bon mais je suis certaine que dans le Sud-Ouest, et chez les PressLibers notamment, on respecte trop l’histoire et la culture pour se comporter aussi grossièrement (sans rire, j’en suis persuadée, en plus).
Cette fois-ci, pour de vrai, j’ai le droit d’avoir le cafard. J’ai fait le petit détour de 25 kilomètres sur la route du retour vers Villahermosa (avant de partir sur le Pacifique) pour prolonger ma présence auprès des Mayas, mais dans quelques heures, ce sera fini pour de vrai. Bien sûr, je vais t’amener visiter le parc La Venta de Villahermosa et voir les Têtes Olmèques, mais ce n’est plus pareil.
Alors je me suis surprise à traîner longtemps ici, à errer parmi les vendeurs de colifichets et autres calendriers mayas, à m’asseoir au pied du Temple des Guerriers. Mais il n’y a pas, je dois partir maintenant. Faire de toutes ces sensations si fortes la matière pour un prochain livre, c’est mon unique façon de perpétrer le souvenir, de le transformer en quelque chose de concret. Je te retrouve demain pour la fin du périple, à Villahermosa. Je sors vite, que tu ne me vois pas pleurer. Comme l’a dit notre caricaturiste PresseLib’ : ça déshydrate ! Manquerait plus que ça…
Laya Croves et Coba le chien qui en a marre de la voiture !
Diaporama 1 – Palenque, une ville
Diaporama 2 – La pyramide et le temple des guerriers
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