Ma’alob kin, bonjour,
Où partons-nous ? À la découverte des Mayas du Yucatán. Bien, vous avez tout retenu. Et vous l’ignorez encore mais, en ma compagnie et si tout va bien (vous noterez que je prends d’étranges précautions dialectiques, c’est vous dire l’appréhension qui m’anime encore), vous devriez découvrir dix sites parmi les plus emblématiques de ce territoire. Sous la forme d’écrits épars, livrés en totale spontanéité.
Et…
Mais au fait, qui étaient les Mayas ? Une ancienne civilisation de Méso-Amérique connue surtout pour ses avancées dans les domaines de l’écriture, de l’art, de l’architecture, de l’astronomie, des mathématiques (eh oui, on leur doit le zéro, contrairement à l’idée largement répandue) et de l’agriculture.
Les Mayas sont aussi connus que les Aztèques ou les Incas, mais souvent, on les situe mal, on les connaît mal, et il est vrai qu’ils n’ont pas encore livré tous leurs secrets. Le territoire maya était particulièrement étendu : il allait du sud du Mexique (Chiapas et Yucatán) au Belize, au Guatemala, au Honduras et au Salvador. S’y parlait de basses terres et de hautes terres (c’est là que nous nous rendrons). On utilisera pour décrire le territoire entier le terme de Mayab.
Les raisons de la disparition de cette civilisation demeurent complexes et encore méconnues. La jungle a certes repris ses droits sur la plupart de leurs cités, des luttes intestines ont également mis la paix en péril dans cette région. Longtemps on a cru les Mayas ultra pacifiques. Les découvertes de ces dernières années infirment cette croyance, et il serait même plus juste de leur reconnaître une certaine violence, doux euphémisme.
Mais la confusion la plus fréquente consiste à penser qu’ils disparurent avec l’arrivée des conquistadors espagnols (ce qui fut le cas des Aztèques, en revanche). Les prêtres espagnols se sont contentés, et c’est déjà dramatique en soi, de détruire les livres en écorce de figuier laissés par les mayas, les fameux codex, dont on n’a retrouvé à ce jour que quatre exemplaires (éventuellement cinq). Cependant, demeurent encore des transmissions sous la forme d’écrits aussi importants que le Popol Vuh (texte mythologique maya, à l’origine rédigé en langue quiché).
Toutefois les Mayas sont encore là aujourd’hui, et peu à peu retrouvent leur identité, parlent à nouveau la langue de leurs ancêtres et recommencent à afficher avec fierté leur riche et diversifiée culture. Tout reste à découvrir et approfondir : les sites (pour exemple, à Chichén Itza, seul 15% de l’ensemble archéologique a été mis à jour), la compréhension de leur écriture (les glyphes sont de mieux en mieux interprétés et livrent peu à peu leurs secrets), certaines explications astronomiques loin des élucubrations mystiques. De cela, nous parlerons plus en détail dans les jours prochains.
Cette fois, c’est donc au Yucatán que nous vous emmenons en vacances. État du sud-est du Mexique, le Yucatán se situe sur la péninsule du même nom. Mérida est la capitale de l’État, même si la destination touristique phare est ici Cancún, une reproduction de Miami version mexicaine que nous éviterons absolument sur notre trajet. Non par rejet quelconque ou jugement péjoratif mais parce que notre route est avant tout ciblée sur les sites archéologiques majeurs de la zone. Nous n’irons pas non plus sur l’île de Cozumel, pourtant louée par feu le Commandant Cousteau pour ses fonds marins sublimes et sa barrière de corail. Une île où tous les rêves sont permis, et qui conserve une empreinte forte dans la tradition des Mayas, puisqu’elle était dédiée à Ixchel, déesse de la fertilité. Après tout, qui sait, peut-être mon sac à dos aura-t-il envie de retourner ramasser des coquillages sur cette île ? Et vous l’ignorez encore, mais mon sac à dos a des caprices inévitables !
On ignore réellement l’origine du mot Yucatán, mais une légende circule, que j’aime à croire possible, et qui prétend qu’à l’arrivée des Espagnols, ceux-ci avaient demandé aux indigènes comment s’appelait leur terre, et ceux-ci auraient répondu en maya “Nous ne comprenons pas vos paroles”, à savoir “Ma c’ubah than”… Le reste ne fut qu’histoire de déformation, de mauvaise interprétation ou d’oreille défaillante…
En tout, trois Etats composent le Yucatán : Campeche, Yucatán, Quintana Roo. Ici, vous découvrirez une particularité géologique de cette terre d’exception, les cénotes. Des trous d’eaux naturels dont je suis persuadée que j’adorerai les trouver sur ma route, quand mes pieds seront moulus et aussi ampoulés que mon vocabulaire, et que le soleil tapera fort. Les cénotes ne sont pas seulement des lieux de baignade sensationnels. Impossible d’y plonger sans repenser à tous les vestiges qui furent retrouvés en leur fond, restes de sacrifices humains et de cadeaux aux dieux, faits par les anciens Mayas. Pour eux qui croyaient à l’inframonde, le cénote représentait le passage de la vie à la mort. Un lien entre surface de la terre, et monde invisible de l’après.
Mais ce n’est pas tout. Avec un peu de chance, nous croiserons des femmes vêtues encore de la tenue traditionnelle, un long huipil (vêtement brodé) sur un jupon. Nous découvrirons les chozas mayas, petites huttes traditionnelles encore amoureusement conservées et habitées. Ou les haciendas magnifiques où se célèbrent des noces mayas au romantisme le plus débridé.
Nous dégusterons peut-être des panuchos (petits tacos), ou du queso relleno (fromage type Edam farci de viande hachée, et accompagné d’une sauce blanche), des papadzules (enchiladas, version yucatèque), de la chaya (une plante maya qui peut se rapprocher de l’épinard pour créer un parallèle approximatif, et hautement chargée en protéines, on peut la manger en soupe crémeuse ou en boisson, délicieuse avec de l’ananas). Peut-être goûterons-nous aussi à la spécialité entre toutes ici, le “cochinita pibil” (du porc, mariné dans du rocou et des citriques, et cuit dans les braises placées dans un trou creusé dans la terre, le “pib” en maya). Promis, la végétarienne que je suis passera sur tous ses principes culinaires pour vous faire partager l’expérience. Nous boirons des jus de fruits hautement exotiques, comme la pitaya (ou pitahaya, connue en France sous le nom de “fruit du dragon”)… Le reste, nous le confierons à l’aventure et à la surprise que recèle chaque voyage… Aux rencontres aussi.
Nous partirons de Uxmal (Yucatán), avant de rejoindre Dzibilchaltún (Yucatán), Chichén Itzá (Yucatán), Ek Balam ((Yucatán)), Cobá (Yucatán), Tulum (Quintana Roo), Chacchobén (Quintana Roo), Becán (Campeche), Kalakmul (Campeche), Balamku (Campeche), Edzná (Campeche).
C’est un long voyage dans l’histoire, le temps, les couleurs, les saveurs, les traditions qui nous attend. Toujours prêts ?
À demain, tak sáamal
Laya Croves
Demain, samedi 1er août : Les mystères des Mayas
Article déjà paru : Bonjour, ou ma’alob kin (en maya)
coucou ma petite dame, ceci nous fait très envie, tant pis pour les ampoules, il va falloir marcher encore et encore et vite car il me tarde de découvrir tous ces trésors
1 km à pied ça use ça use………..
muxuak