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Edito

Le 09 Juil. 2015

L’Europe sous la ligne de flottaison

L’interminable feuilleton Grexit ou pas Grexit n’arrange pas les affaires de la communauté européenne fondée en 1950, au lendemain de la terrible deuxième guerre mondiale. Le plus grave est qu’elle perd chaque jour davantage une assise populaire, pourtant vitale pour son avenir.

Le dernier sondage réalisé par Odoxa pour i-Télé est, hélas, édifiant. Seulement un quart des Français considère que la construction européenne est « une source d’espoir », alors qu’ils étaient plus de 60% dans cet état d’esprit il y a 10 ans, et encore 50% en 2011. Plus grave, l’Europe inspire de la crainte à 42% des personnes interrogées. Le sentiment se répand que l’UE ne résout pas les crises mais les aggrave, qu’elle  est impuissante face aux difficultés rencontrées par les peuples.

Cette enquête est également révélatrice de la perte de crédibilité des dirigeants politiques. Seule Angela Merkel, la chancelière allemande, fait exception avec plus des deux tiers des Français qui estiment qu’elle pèse dans  les décisions prises dans l’Union européenne. Viennent largement derrière Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (14%), et Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne (10%). Alors que François Hollande, président de la République française, ne recueille que 2%.

« C’est donc une Europe par et pour l’Allemagne, mâtinée d’administratif, qui ressort de ce sondage. On sait que la chancelière est populaire en France car elle incarne à la fois l’autorité et la mesure, deux qualités que nos concitoyens voudraient voir réunies chez leurs propres dirigeants. Pour autant, compte tenu du jugement qu’ils expriment sur l’Europe, ils ne se satisfont certainement pas de la voir ainsi régentée par leur puissante voisine », conclut l’institut Odoxa.

Au-delà de la crise grecque qui, paraît-il, mobilise nuit et jour le chef de l’Etat, c’est la survie de l’Europe elle-même qui est en jeu. Elle est clairement sous la ligne de flottaison parce qu’il n’y a pas d’avenir sans les peuples.

5 commentaires au sujet de cet article

  1. je suis trés choqué par l’analyse faite actuellement concernant la crise Europe/Grèce . Pour moi, la crise est politique et uniquement politique. L’Europe dite libérale (Capitaliste) ou l’Europe de la finance, entend tout maîtriser . Quant à la Grèce, encore plus aujourd’hui de gauche, l’Europe a décidé de la mettre à genoux quoi qu’il arrive. Les dettes engendrent d’autres dettes , des pénalités , etc…la Grèce est étranglée par les banques quoi qu’elle fasse même si effectivement des choses
    sont à revoir. Il faudrait que les médias regardent un peu plus loin que le bout de leur nez pour donner une vision plus objective de la situation et en particulier des banques et de la finace en général qui continuent à sa gaver.

  2. L’affaire grecque sera une fois de plus exemplaire de l’inconsistance des dirigeants politiques. Sûr qu’ils vont s’arranger pour faire croire à un accord solide. Sûr qu’ils vont tous triompher en montrant leur biscottos. Et sûr que dans 6 mois, la Grèce n’aura pas tenu ses promesses, se sera encore plus enfoncée dans la récession… Les politiques auront encore joué avec l’argent des Français, juste pour essayer de se faire mousser. Stop !

  3. une excellente cure de vérité sur les complicités de politiques dispendieuses qui ont accentué la dépendance d’un pays peu vertébré et fragile.

    Une opportunité réelle pour redéfinir au coeur d’une histoire passée les risques pris sans garantie à l’adresse d’un tiers dont il faut désormais supporter le poids et les conséquences.

    De toute évidence le réveil est amer pour les grecs et pour nous mêmes qui avons laissé filer le cours d’un état corrompu ou mal géré.

    Les cures de jouvence sont toujours laborieuses mais elles sont salutaires pour le bénéfice de l’europe qui ne veut se passer de la grèce, ni de la grèce qui ne peut survivre sans l’Union…

    Au delà des réformes administratives nécessaires, dont on connaît depuis longtemps la liste à réviser, le droit au travail, la fiscalité, les faveurs diverses, le clientélisme à grande échelle, il y a l’autre volet invisible, l’âme de l’europe portée par ce pays à l’héritage spirituel vital pour notre conscience commune.
    Le Bien Commun de l’Europe de nature immatérielle peu évoqué ces jours ci par les marchands du temple devra retrouver sa noblesse native.

    Sans elle nous adorerons à nouveau la drachme, l’euro, la mer égée ou quelques figures mythologiques de la méditerranée qui ne feront que conforter de bonheur inverti les contempteurs de l’intelligence européenne en déficit chronique d’ambitions…

    Le malheur des uns ne fait plus le bonheur des autres dans un environnement international où la fissure démocratique peut avoir des conséquences graves pour tous.

    Après les années 5O, les politiques économiques suivantes, l’euro, les institutions européennes, la quête ininterrompue de reconnaissance internationale la vieille europe un tantinet suffisante d’elle même va devoir se redresser d’elle même.

    Les disparités au sein de l’Union, le rêve virtuel de droits humains quasi automatiques pour tous, les vagues migratoires aux portes, le chômage des jeunes, le vieillissement démographique des plus aisés,
    ne sont plus des sujets dilatoires de notre état réel aujourd’hui…
    Schuman Adenauer, de Gaulle, Delors, et tant d’autres revenez au devant de la scène,et redonnez de l’espérance aux générations montantes si désabusées aujourd’hui !

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