Toc-toc. Oui, bonjour patron, c’est encore moi. Alors d’abord, je voudrais vous féliciter, parce que c’était une fieffée bonne idée de lancer cette ligne des pompiers spécial PresseLib, oui. Non vraiment, ça a eu beaucoup de succès. On a reçu plein d’appels.
Le hic, c’est que je sais pas trop ce qu’ils répondent, les vrais pompiers dans la vraie vie, quand on leur dit ce genre de truc, parce que franchement, sont un peu zinzins, les gens. Siiiiiiiii, patron. Et nonnnnnn, patron, suis pas médisante du tout !
D’ailleurs, puisque z’êtes si malin, patron, vous leur répondez quoi, vous, quand ils balancent des trucs comme ça au 18 ? Moi, pendant ce temps, je file lire le bouquin de Gilles Daïd qui a été opérateur sapeur-pompier dans les Pyrénées-Atlantiques de 2010 à 2012 et en a tiré le livre “Les Perles du 18” dont sont extraits les exemples ci-dessous. Mais vous laissez pas distraire, patron, y a du boulot. Zou.
Ah ça commence, patron ! Y a un type, là, il vient d’appeler, tout affolé. Il a simplement dit : “Venez vite, il y a le feu !” Et il a raccroché. On fait quoi ? On attend qu’il rappelle pour dire que y a plus l’feu ? J’comprends mieux pourquoi z’êtes patron, patron !
Allez, allô…
Ça lui est resté sur l’estomac
– Un sanglier vient de se manger mon pare-chocs…
– Il est blessé ?
– J’en sais trop rien, il dit rien et il a les yeux ouverts. À mon avis, il digère.
Bonne excuse
– J’appelle pour signaler un homme à terre, il semble sonné…
– Demandez-lui d’ouvrir les yeux, de vous serrer la main…
– C’est pas possible.
– Pourquoi ?
– Il a des menottes. Bon, écoutez… moi je reste pas là, je me casse !
Poubelle, on a dit ! Pas, plus belle
– Je vous ai appelé il y a 5 minutes pour un feu de poubelle…
– Oui et … ?
– Votre collègue m’a demandé plus de renseignements : alors la poubelle en question, c’est une Renault 21 Nevada.
Lo-gi-que !
– Il vient d’y avoir un accident à hauteur du 4 de la rue Balzac. Une jeune femme s’est fait rouler sur la jambe par un scooter. Elle est par terre et elle a mal.
– Vous voyez une déformation, une fracture, du sang… Eventuellement une fracture ouverte ?
– Comment voulez-vous que je voie si c’est une fracture ouverte : son jean est fermé !
… Ou alors, c’était Superman
– Oh mon Dieu ! J’habite au 3ème étage et je viens de voir ma voisine du 5ème passer devant ma fenêtre. Je n’ose pas ouvrir pour regarder dehors.
– Madame, c’est très important : il faut que vous regardiez et que vous me disiez ce que vous voyez… tout de suite !
– Attendez, je regarde… Oh mon Dieu, je ne la vois plus ! La pauvre a dû rebondir quelque part.
1203ème appel de monsieur Olala
– Les pompiers, venez vite, c’est pour une urgence vitale !
– Calmez-vous, monsieur Olala. Dites-moi ce qui se passe cette fois-ci ?
– Je me suis réveillé ce matin avec des empreintes digitales qui ne sont pas les miennes. Qu’est-ce que je dois faire ?
Par le siège
– Je suis très embêtée. Mon mari est grabataire et utilise une chaise-pot pour ses besoins. Cette nuit, il a oublié d’enlever le couvercle et il s’est assis dessus. Le problème, c’est que c’est coincé dans ses fesses et on n’arrive pas à lui enlever.
Vocation rime avec abnégation
Un père très en colère :
– Est-ce que je peux vous passer mon fils ? Ce petit con redouble sa 5ème et ne fout rien au collège. Vous pourriez lui dire que, s’il continue comme ça, il va finir pompier à s’occuper de la merde des autres ?
Loupé !
– Venez vite, s’il vous plaît, je me suis suicidé !
– C’est-à-dire ? Qu’est-ce que vous avez fait ?
– J’ai voulu me pendre. Je suis monté sur le tabouret et je me suis cassé la gueule. Vite, s’il vous plaît, je crois que je me suis pété un truc. Aïe, aïe, aïe…
Tout comme on avait dit
– Ma collègue fait un petit malaise… Elle est consciente, elle respire, mais ça ne va pas.
– Allongez-la au sol et mettez-lui les jambes en l’air, sur une chaise par exemple.
– Un instant… Je le fais tout de suite et je reviens…
30 secondes passent et le requérant reprend la conversation :
– C’est bon, j’ai fait comme vous avez dit : je lui ai retiré son collant et elle a les jambes à l’air.
C’est vrai, quoi, à la fin
– Les Pompiers bonjour…
– Ah… C’est pas la Police ?
– Non monsieur, la police c’est le 17 !
– Ah bon ? Ca a encore changé ?!? Je vais vous dire un truc, moi : le Service Public n’a vraiment que ça à foutre. On voit où passent nos impôts !
Le jaune ? C’est du chinois !
– Il y a un gros nid bizarre dans mon jardin.
– Un nid d’insectes, c’est ça ?
– Qu’est-ce que j’en sais ? Ca doit être ces saloperies dont on parle en ce moment, vous savez, les trucs chinois, là, qui bouffent tout…
– Des frelons asiatiques ?
– Oui ç’est ça ! Des frelons chinois ou peut-être même japonais. C’est même sûr que c’est ça parce qu’ils sont tout jaunes !
Lapsus
– La voiture devant nous a d’abord fait une embardée puis un tête-à-queue sur l’autoroute. Mais tout va bien : on a eu plus de morts que de mal !
Vulgaires avec ça !
– Allô, les pompiers ? On voit que vous ne payez pas l’eau ! Depuis hier soir, vous avez une bite qui fuit dans la rue et apparemment, ça ne vous dérange pas.
Déménageurs aussi
– Est-ce que vous pourriez venir m’aider ? Ma femme est par terre depuis une heure et je n’arrive pas à la remettre au lit, je suis handicapé et je galère.
– On va venir, monsieur. Donnez-moi votre adresse.
– J’habite au 56, chemin du halage. Par contre, venez avec au moins trois ou quatre collègues : cette grosse vache fait bien ses 200 kilos !
Ah, on laisse tomber, alors patron ? Oui, youpi. Mais au passage, prévoyez le prix de la patience, des étrennes conséquentes et une grosse auréole dorée pour Gilles Daïd et tous les pompiers du monde.
Enfin bon, pin-pon, moi je dis ça, pin, moi je dis rien, pon !
Gracianne Hastoy
J’ai un petit faible pour celle de la Renault 21 Nevada qui était la poubelle de toutes… rires (comme écrirait Mademoiselle Hastoy, mais rires consternés)