En football, on dit « raccrocher les crampons » ; en tauromachie « se couper la coleta ». En handball (prononcer hand balle, car le sport n’est pas d’origine anglaise, mais allemande), il va falloir trouver une expression propre à la discipline pour signifier qu’on abandonne le terrain, mettant ainsi fin à sa carrière sportive.
Désolation dans le milieu du hand, c’est aujourd’hui le cas de Pierre Lahore, qui ne foulera plus les planchers du BHB. Après un superbe parcours, ce champion exemplaire va se consacrer à 100% à de nouvelles missions.
Ce qu’il faut savoir…
31 ans, c’est tout de même bien jeune pour tirer un trait sur une carrière sportive. Après tout, Jackson Richardson s’était arrêté en club à l’âge de 40 ans, et Peio avait encore dans les bras et les jambes toute la force pour aller encore plus loin, ne serait-ce que jusqu’à l’année prochaine, à la fin du contrat le liant au Billère Handball.
Oui, mais voilà, l’appel de la politique et du service est passé par là. Attaché parlementaire au Sénat de Jean-Jacques Lasserre, il est élu l’an dernier conseiller municipal de Pau, sur la liste de François Bayrou. Le temps commence à lui manquer pour briller sur les parquets, d’autant qu’en avril dernier, le même Lasserre, redevenu président du Département, lui propose d’assurer l’importante mission de chef de cabinet.
Il faut faire un choix ; et comme Peio est un homme entier qui ne se satisfait pas de demies mesures, il opte définitivement pour la politique, non sans nourrir de gros regrets. On n’efface pas en un instant douze ans de vie sportive comme capitaine du BHB, sous la tutelle d’un seul entraîneur, Arnaud Villedieu, qui quitte le club lui aussi.
La fin d’une belle histoire, tant Peio était identifié au club de sa vie, avec comme pic la montée en D1 en 2011-2012. Une aventure d’autant plus marquante qu’il était un peu l’âme de cette équipe qui a su gravir tous les échelons jusqu’à l’élite.
Même si son parcours sportif s’achève avec la frustration d’une élimination de la phase finale sur tapis vert (sanction de trois points par la Fédération), Pierre Lahore comme Arnaud Villedieu peuvent tourner une page la tête très haute.
Seul club professionnel du Grand Sud-Ouest avec Toulouse, Billère, le petit village gaulois du hand va devoir apprendre à jouer sans son joueur emblématique et sans son entraîneur de toujours.
Il faudra donc s’habituer à croiser Pierre Lahore en costume cravate, dribblant non plus avec le ballon mais la perspective de la prochaine réforme territoriale pour les Départements, en attendant que son club de toujours lui rende un hommage qu’il mérite bien.
Un match de prestige, façon jubilée, où le fidèle public pourra l’applaudir une dernière fois, serait le bienvenu pour celui qui a tant donné à son club et à ses valeurs. C’est pour quand ?
Pierre Lahore est un bel exemple à suivre pour les sportifs de la région pour son parcours professionnel et pour sa reconversion a un poste de haute responsabilité