Et si Bordeaux devenait enfin une capitale gastronomique, à l’instar de Lyon ? Car dans la ville de Montaigne, la rumeur enfle, la rumeur gonfle et déjà ce n’est plus une rumeur : deux poids lourds (pas frapper, Philippe !) de la cuisine viennent d’annoncer leur prochaine installation : le très cathodique Philippe Etchebest et le super cathodique Gordon Ramsay. Excusez du peu !
Ce qu’il faut savoir…
C’est au micro des « Grandes gueules » de RMC qu’Etchebest a lancé cette semaine l’info : oui, il va s’installer à Bordeaux, parce que c’est sa ville de cœur, qu’il aime bien son maire, qu’il a joué au rugby au CA Bègles-Bordeaux, patin couffin.
Il est vrai qu’après son départ de l’Hostellerie de Plaisance à Saint-Emilion, le MOF au physique de déménageur, qui produit pourtant une cuisine d’une délicatesse infinie – on le sait, on y a goûté – s’était un peu perdu, à la télévision ; « Cauchemar en cuisine », « Cauchemar à l’hôtel » et même « Top Chef ».
Mais de prestations aux fourneaux, point ! Retour aux fondamentaux, il va lancer une brasserie chic, dont il tient encore le lieu secret, « un beau projet personnel » qu’il espère ouvrir à la rentrée. Sans prendre de risques, on peut penser que le succès sera au rendez-vous.
Quoique la concurrence sera sévère, puisque le fameux donneur de leçons culinaires Gordon Ramsay, lui aussi de « Cauchemar en cuisine », version grande-bretonne (associer cuisine et Angleterre, c’est souvent risqué…) vient d’annoncer que lui aussi posait ses casseroles à Bordeaux, à la tête du Pressoir d’Argent, le restaurant gastronomique du Grand Hôtel, qui était fermé depuis la fin 2013 malgré son étoile Michelin à cause du départ de son chef Pascal Nibaudeau.
C’est le second établissement français que Gordon reprend, après le Waldorf Astoria Trianon Palace, à Versailles, propriété de Michel Ohayon. Déjà à la tête de vingt-cinq restaurants à travers le monde et de sept étoiles au guide Michelin, il assure que malgré ses multiples occupations, on le verra dans les travées du Pressoir. Crois-te le !
Une certitude, l’Ecossais a l’obligation professionnelle de ne pas se louper, car le palais des gastronomes bordelais est un brin plus fin et plus exigeant que celui des yankees qui fréquentent ses restaurants aux States. Enfin, si la cuisine n’est pas à la hauteur, vous pourrez toujours profiter de la vue de la fameuse presse à homard en argent massif, conçue par la Maison Christofle, qui a donné son nom au restaurant.
Avec l’arrivée d’Etchebest et de Ramsay, ce sont trois nouvelles tables de prestige qui s’offrent aux Bordelais, puisque l’on se souvient que Joël Robuchon (28 étoiles dans le monde, qui dit mieux ?) a ouvert en décembre dernier La Grande Maison. Bordeaux, grande ville gastronomique ?
C’est déjà une réalité, pour le grand bonheur de ses habitants. Et des autres.