Ce qui vient de se passer entre la Ligue nationale de rugby (LNR) et Canal+ met en lumière la terrible pression introduite par la Qatar sur le sport en France. Après avoir investi très fortement dans deux clubs parisiens en football et handball, au point de les installer sur une autre planète par rapport à leurs concurrents, les Qatari ont lancé le même type d’offensive du côté de la télévision positionnée sur le sport.

Avec BeIN Sport, ils ont déjà raflé à TF1 et Canal+ une grande partie des droits de la Ligue 1 et de la Ligue des champions de football. En 2014, ils comptaient bien en faire de même sur le terrain du rugby.

La LNR, voulant profiter de cette enchère potentielle, avait dénoncé en fin d’année son contrat avec Canal+ relançant un nouvel appel d’offres. La chaîne cryptée a réagi aussitôt et très vigoureusement en lançant une procédure contre la Ligue, réussissant à obliger cette dernière à faire machine arrière. Finalement, un accord a été trouvé. Canal+ a doublé son budget pour obtenir les droits exclusifs de diffusion du Top 14 pour les 5 prochaines saisons. La LNR recevra ainsi une manne d’un peu plus de 70 millions d’euros par saison.

Cette guerre s’est déclenchée sur l’ovalie tout simplement parce que le rugby français est devenu un sport majeur sur le plan médiatique avec des audiences qui se rapprochent nettement du football, mais aussi avec une capacité à attirer de nombreux abonnés payants.
On peut imaginer que le Qatar n’en restera pas là, et des bruits commencent à courir sur la volonté des Qatari d’investir dans un club pouvant devenir le Paris Saint-Germain du rugby. La bataille est engagée.

Photo ci-dessus : la Paloise Isabelle Ithurburu présent Jour de rugby sur Canal+

François Loustalan