Ne vous fustigez pas, vous avez le droit de ne pas connaître le père Louis-Edouard Cestac. Encore que sa vie soit un exemple pour ceux qui ont été touchés par la grâce, et même pour les autres.
Diacre à Orthez, vicaire à Bayonne, fondateur de la Communauté des Servantes de Marie et des Bernardines, l’Eglise vient de lui reconnaître un miracle et va le béatifier en la cathédrale de Bayonne ce dimanche 31 mai.
Ce qu’il faut savoir…
C’est à Bayonne qu’il naît en 1801. Déjà Napoléon pointe sous Bonaparte. À trois ans, il est atteint d’une maladie inconnue, devant laquelle les médecins se montrent impuissants. Sa mère trouve le remède miracle en l’emmenant devant la statue de la Vierge du Boucau. Il est aussitôt guéri.
Les années passent, le voici séminariste à Saint-Sulpice. Mais il ne supporte pas le climat parisien et rentre, une fois encore malade, à Bayonne puis au Petit Séminaire de Larrressore, où il reste neuf ans. Ordonné diacre à l’église Saint-Pierre d’Orthez, puis prêtre dans la chapelle du Grand Séminaire de Bayonne et enfin vicaire de la cathédrale de Bayonne en 1831.
Son combat, il le mène au profit de ces jeunes filles sans expérience, venues de la campagne pour échapper à leur condition misérable et qui sombrent dans la prostitution ou le crime.
C’est pour elles qu’il achète à Anglet et à crédit la maison Châteauneuf, qu’il rebaptise Notre-Dame du Refuge. Il y fonde la congrégation des servantes de Marie, qui connaît un vif succès puisque ses religieuses essaiment dans de nombreux villages ruraux et vont y ouvrir 120 écoles, dans une dizaine de départements.
Si aujourd’hui, on évoque de nouveau la mémoire du père, c’est que l’Eglise lui reconnaît un miracle : la guérison d’un gemmeur de Labenne, âgé de 89 ans, atteint d’une gangrène.
Déjà en 1908 le pape Pie X avait signé le décret d’introduction de sa cause, puis en 1976 Paul VI avait promulgué le décret d’héroïcité des vertus, lui donnant le titre de « vénérable ».
Enfin le 13 juin 2014, le pape François promulguait un décret lui attribuant un miracle, une reconnaissance permettant la béatification.
La Béatification du Père Louis-Edouard Cestac (1801-1868) aura donc lieu à Bayonne, ce dimanche 31 mai. La célébration commencera à 16h, en la cathédrale Sainte Marie, et sera présidée par le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints, à l’invitation de Monseigneur Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, et de Sœur Jacqueline Bordenave, supérieure générale des Servantes de Marie.
Elle sera précédée par un concert spirituel à 15h.
Etant donné l’affluence attendue, il sera également possible d’assister à la Béatification dans le cloître de la cathédrale et dans l’église Saint-André. Des écrans géants retransmettront la célébration en direct sur ces différents lieux.
Informations sur le site Internet du diocèse de Bayonne
les premières écoles rurales de nombre de villages du pays basque, du béarn et des landes voisines furent créées par ces religieuses et des compagnons de route pionniers de l’agriculture, des ouvroirs, des garderies d’enfants, de services sanitaires et de dispensaires…
Ces religieuses étaient souvent présentes dans les villages des familles à l’heure des naissances et de la fin de vie !
Les premières écoles agricoles formaient au travail de la terre par l’éducation scolaire et d’apprentissage, avec les méthodes de l’époque qui font sourire aujourd’hui, mais furent le début de l’aventure des métiers de la terre dans notre paysage agraire et rural.
La condition féminine archaique au XIX ème siècle verra la création de centres féminins où l’on apprenait aux jeunes filles, à devenir femme, épouse et mère.
Elise la soeur d’édouard cestac sera l’assistante première de son frère pour adapter les idées aux réalités locales des familles nombreuses, pléthoriques, où éduquer par le travail, dispenser le travail là où il existait, donneront aux paroisses locales des missions neuves pour diriger les jeunes adolescents et adolescentes vers ces villégiatures.
“Les fabriques paroissiales” ou ces associations locales de paysans, des métiers manuels du bois, du fer, du cuir, de la laine orienteront ces jeunes apprentis vers les principales villes de la région.
Dans la ville industrielle naissante de Bayonne le long de l’adour et de la nive, des métiers aujourd’hui disparus de transports par voie fluviale, d’entretien des embarcations, de négoces des marchandises profiteront de cette main d’oeuvre jeune, disposée et désireuse de travailler de leurs bras.
Un autre monde, le nôtre était en voie de naître avec ses aléas, ses chances et ses écueils.
On retiendra du prêtre Cestac qu’il fut ainsi éducateur, agriculteur, fondateur de services sociaux, et de congrégation, au long d’une vie besogneuse dont la population locale dès l’origine tirera tous les bénéfices.
Non sans avoir connu de ses pairs les réticences habituelles et quelques brimades qui renforcèrent son assurance et ses convictions
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