L’ancêtre de la machine à laver, froide et impersonnelle, avait tout de même autrement de l’allure ! Les lavoirs, eux, étaient des monuments au coeur des communes d’antan. Le plus souvent gratuits, parfois payants et aussi privés dans les grandes familles qui disposaient chacune du leur. Tandis que certains le “louaient” aux fermes voisines.
Contrairement à l’idée reçue, les femmes n’y allaient pas surtout pour laver leur linge, et le battre, comme l’iconographie publique le laisse imaginer, mais davantage pour le rincer. Car là était l’opération qui nécessitait le plus d’eau.
Ce qu’il faut savoir…
Avec la modernité et ce monde où la poésie a disparu, les lavoirs sont souvent relégués aux oubliettes et à une nature dévorante.
Mais bien des municipalités ont décidé de rénover ces bastions de la vie sociale d’autrefois, où l’on plaisantait, chantait, et parfois où l’on entendait “le journal parlé de la paroisse” (ainsi que raconté par Pierre-Jakez Hélias dans “Le cheval d’orgueil”).
Ainsi, l’on saluera l’initiative du site www.lavoirs.org qui recense tous les lavoirs de France. Et à consulter ceux du bassin de l’Adour. On en découvre au total 761, dont 141 dans les Pyrénées-Atlantiques, 103 dans les Landes, 98 dans le Gers et… 419 en Bigorre. Avec leurs caractéristiques, rénovations éventuelles, ou situation géographique.
L’objectivité du journaliste étant une douce hérésie, nous nous laisserons aller à l’aveu d’une préférence toute singulière pour le très joli lavoir du quartier Ihalar à Sare ou celui du quartier Helbarrun, qui a été remis en état par la commune. Mais que les Béarnais ne se vexent pas, nous aimons aussi beaucoup ceux de Préchacq-Navarrenx. En revanche, bonnet d’âne pour Pardies-Piétat où une action communale est espérée de toute urgence.
Pour que vivent les lavoirs ! Et pas que dans la mémoire des grands-mères…