S’il y a sur cette terre un propriétaire heureux, ce doit être Richard Westerink, le jeune (34 ans) propriétaire entraîneur d’un certain Timoko, qui lui a déjà rapporté près de 3 millions d’euros euros. D’accord, la faucheuse du fisc est passée derrière, mais il doit lui rester quelques pépètes et c’est la moindre des choses.
D’autant que Timoko, qui s’est présenté une nouvelle fois au départ dimanche du Grand Prix d’Amérique à Vincennes, fait toujours figure d’épouvantail.
Ce qu’il faut savoir…
Un dû ? Non, mais en tout cas une question de famille, puisque Timoko n’est autre, par Madame sa mère, que l’arrière petit-fils de Lutin d’Isigny, vainqueur ici en 1985.
Un cas, ce Timoko, car sa façon de courir ne ressemble à aucune autre : pas de tactique, que de la force ! À mille mètres de l’arrivée, il passe le turbo et franchit la ligne en tête, laissant derrière lui des adversaires dégoûtés.
C’est ainsi qu’il se balada au Grand Prix de Wallonie, au Prix de Washington ou au Grand Prix du Sud-Ouest. Parfois, ça ne fonctionne pas, comme au Grand Prix de France l’année dernière, on parla même de retraite, ce qui à l’âge de sept ans aurait été tout de même prématuré.
Sans doute sensible aux critiques, le canasson eut à cœur aussitôt de remporter le Prix Kerjacques, avec un nouveau driver, le suédois Björn Goop et surtout la plus belle épreuve européenne de vitesse, l’Elitpoppet (voisine de Saperli), battant à cette occasion le record de l’épreuve.
Depuis sa base d’Escalans, dans les Landes, Timoko, ou plutôt son heureux entraîneur, se sait attendu sur la cendrée de Vincennes. Il se souvient de son coup de chance il y a quatre ans, lorsque son propriétaire d’alors, Paul Van Klaveren lui a proposé ce cheval au poil long, au gros ventre, assez moche pour tout dire. De là à imaginer qu’il allait faire une telle carrière…
Dimanche, des habitants d’Escalans affrèteront un autocar direction Vincennes pour aller encourager leur crack qui deviendra peut-être le champion du monde officieux des trotteurs.
Photos Grand Prix d’Amérique 2014 – Solenne Loustalan
Belle histoire landaise. Allez Timoko !