Comment protéger nos créations locales des contrefaçons ? C’est une question qui tourneboule depuis longtemps les artisans. On se souvient des bisbilles entre fabricants de véritables Laguiole, face à de vrais faux made in Macao, ou du combat mené par le savon de Marseille ou la porcelaine de Limoges.
Plus près de nous, ce sont les tisseurs de linge basque qui entendent réagir face à la concurrence sauvage venue du Portugal ou de Chine. Leur appel a été entendu, puisqu’ils pourraient bénéficier dès janvier d’une IGP, la fameuse Indication géographique protégée.
Ce qu’il faut savoir…
Le projet était dans les tuyaux depuis mai 2013, lorsque le ministre délégué à la Consommation, Benoît Hamon, avait élargi la notion d’IGP, jusqu’alors réservée aux produits alimentaires, aux produits manufacturés.
Avec une obligation : que le linge soit tissé ET confectionné sur place. D’où satisfaction de tous les tisseurs basques et grise mine de ceux implantés en Béarn, qui se voyaient ipso facto éjectés de la mesure.
Une restriction vite levée, puisque l’IGP touchera finalement l’ensemble du département 64, car il est patent que la majorité des tisserands de tissu basque étaient implantés en Béarn depuis le début du siècle dernier.
C’est le cas de l’entreprise Moutet, installée à Orthez, qui fabrique chaque année depuis 1919 quelque 100.000 nappes et 1,3 million de serviettes et de torchons.
Ou des Tissages Lartigue, de Bidos, dans le piémont oloronais, nés un an plus tard, toujours actifs grâce à leur quatrième génération de tisseurs. Plus que quelques jours à attendre, et l’IGP arrivera dans la hotte des Rois-Mages.
Le linge dit “basque”, c’est comme le jambon dit “de Bayonne” ou le béret… ce sont des produits du bassin de l’Adour et pas simplement basques
Bonne initiative. Il n’est pas normal que n’importe qui puisse utiliser la mention “linge basque” sans qu’il y ait garantie d’une vraie origine
Malheureusement ce n’est pas encore la fin du pseudo linge Basque “made in China” qui fleurit par exemple dans de nombreuses boutiques de la rue Gambetta à St Jean de Luz mais aussi dans beaucoup de coins du Pays Basque.
Les consommateurs auront plus de facilité pour trier le bon grain de l’ivraie…
Coup de chapeau spécial dans votre article à l’entreprise MOUTET qui aura en plus du label EPV (Entreprise du Patrimoine Vivant) droit fort normalement droit à l’IGP elle qui a toujours su avec ses créations originales et de haute qualité défendre le 100% fabrication locale !!
Oui le travail et l’obstination paye !
Bravo et vive la nouvelle IGP