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Edito

Le 04 Nov. 2014

Grandes manœuvres

Jeudi soir sur TF1, François Hollande va tenter de défendre son bilan à mi-mandat, dans un contexte inédit.

Comme le confirme le dernier sondage réalisé par l’institut Odoxa pour RTL, les Français son quasi unanimes à juger que le président est en échec lourd. C’est du jamais vu.
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Pour l’emploi, dont le président de la République avait fait son cheval de bataille, 97% répondent qu’il a « plutôt échoué ». Ce n’est pas beaucoup mieux pour la fiscalité (88%) et même pour la politique familiale (78%).
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La surprise de cette enquête vient du fait que les Français plébiscitent carrément une rupture institutionnelle (71%), en souhaitant que le pouvoir soit confié au premier ministre.

Voilà qui ne va pas apaiser les tensions déjà palpables au sein du couple exécutif. Manuel Valls est préféré à François Hollande par la droite comme par le centre (à 90%), mais aussi par une bonne partie des sympathisants socialistes (49%).
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Ces résultats ne feront que renforcer ceux qui, à gauche, donnaient déjà le sentiment d’agir contre le président de la République, alors que Manuel Valls jongle ouvertement depuis quelques semaines entre loyauté affichée à François Hollande et préparation de son avenir politique.
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Ainsi, à seulement mi-parcours du quinquennat, de nombreux responsables politiques, de tous bords, sont déjà dans l’après-Hollande, convaincus qu’il ne pourra pas se représenter, voire même qu’il sera contraint de démissionner avant 2017 dans un pays où l’exaspération pourrait mettre le feu.
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Les grandes manœuvres n’ont pas attendu ce sondage. Depuis l’été, elles se sont accélérées. Des amorces de passerelles sont même tentées entre ténors de différents bords, faisant ressortir le vieux rêve d’un gouvernement d’union nationale pour sortir le pays de l’ornière.
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On parle de moins en moins d’une dissolution de l’Assemblée nationale, surtout avec le retour probable de Nicolas Sarkozy à la tête de l’UMP. Cette hypothèse, forcément envisagée par François Hollande, pour piéger la droite dans le pouvoir, et reprendre des couleurs avant la Présidentielle, n’est plus crédible.

Difficile en effet d’imaginer l’ancien président de la République devenir le premier ministre de l’actuel locataire de l’Elysée.
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Alors, la partie est-elle définitivement perdue pour François Hollande ? Pas forcément. Jeudi soir, il se placera habilement au-dessus des jeux politiciens, affirmant à nouveau que, face à la gravité de la situation internationale, il n’en va pas de lui mais du pays.

7 commentaires au sujet de cet article

  1. C’est tout le problème de Hollande. Si la gauche et surtout les ténors du PS (Valls, Aubry…) ne croit plus en lui, il perd tout autorité sur son camp, bien sûr, mais aussi dans le pays. Grave

  2. Il y forcément des ouvertures possibles entre des personnes comme Valls et Bayrou. Mais, il est aujourd’hui difficile d’imaginer un chamboulement du paysage politique, même si les principaux partis ont du mal (PS, Verts, UMP, UDI…). Justement, ils risquent, chacun de se recentrer sur leur évolution.

  3. La situation est incroyable. Comment peut-on tomber aussi bas aussi vite. Je pense que le créneau du “président normal” était une bonne idée électorale, mais une très mauvaise idée pour un chef d’Etat.

  4. Il y a pas longtemps Canal+ a rediffusé des interviews de Valls et des principaux responsables du PS après avoir débarqué Hollande du poste de premier secrétaire. Grosso modo, ils disaient qu’il n’avait pas la dimension pour ce poste. Et maintenant il préside la France, hélas. Ceux qui on voté et fait voter pour lui doivent mesurer la responsabilité qu’ils ont dans la situation inquiétante de notre pays.

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