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Succession chez Total

Le 22 Oct. 2014

Des enjeux majeurs après la disparition de Christophe de Margerie

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Salué unanimement, le Pdg de Total était particulièrement apprécié pour son humanisme mais surtout parce qu’il était considéré comme un très grand dirigeant, « homme de bon sens et de vision ».
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Christophe de Margerie avait, en effet, toujours su anticiper les grandes évolutions des métiers liés à l’exploration et à la production des hydrocarbures. Et la période actuelle impose des choix fondamentaux.
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Bien entendu, dans la région on suivra particulièrement la nomination de son successeur tellement Total pèse lourd ici, directement et indirectement.
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Ce qu’il faut savoir…

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TOTAL MARGERIE 2Le nouveau patron de Total devra se positionner sur la stratégie d’investissements dans l’exploration pour découvrir et développer de nouveaux champs pétrolifères ou gaziers, sachant qu’un retard a été enregistré sur les prévisions (2,8 millions de barils prévus en 2017).
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Déjà, Christophe de Margerie avait ralenti ces investissements et lancé un plan de réduction des charges pour améliorer la rentabilité du groupe. Il s’agit aussi de prendre en compte la baisse des prix du baril de brut à 80 dollars.
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Il faut aussi signaler que la disparition du patron de Total arrive à un moment où la plupart des dirigeants du secteur de l’énergie changent en France : chez Areva, Luc Oursel a annoncé son départ ; chez EDF, Jean-Bernard Lévy (Thales) remplace Henri Proglio ; chez GDF-Suez, Gérard Mestrallet prépare sa succession et fait monter en numéro 2 Isabelle Kocher ; au Commissariat à l’énergie atomique, Bernard Bigot est annoncé sur le départ.

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TOTAL PAUDans la région, le poids de Total est majeur. D’abord en Béarn, avec le Centre Jean-Feger à Pau, centre névralgique de son cœur de métier (Exploration & Production).

Ces dernières années, le groupe pétrolier a investi fortement sur ce site exceptionnel qui compte aujourd’hui 2.900 personnes pour un très haut niveau de compétences, avec des milliers de visiteurs qui affluent du monde entier chaque année.

Avec 60.000 m2 de bureaux en bordure de la rocade Nord de Pau, le centre accueille aussi des outils extraordinaires, dont l’un des plus gros calculateurs du monde.
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Après la fusion de Total et de Elf Aquitaine (1999), sur fond de situation conflictuelle en Béarn (y compris avec les élus), l’inquiétude était grande de voir le Centre Jean-Feger fondre progressivement.

Fort heureusement, il n’en a rien été, bien au contraire.
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TOTAL MARGERIEOutre ce site palois, ces dernières années le géant pétrolier, sous la houlette de Christophe de Margerie (qui avait un souci permanent du développement du groupe en Béarn), a eu une influence exceptionnelle sur le dynamisme de la région.

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Avec le redéploiement du bassin de Lacq qui a maintenu (fait unique en France) 8.000 emplois industriels malgré la fermeture du gisement ; avec l’implantation de Toray pour installer une véritable Carbon Valley en Béarn ; avec le « pilote » de niveau mondial de captage et stockage de CO2 ; avec les filières locales autour du génie pétrolier, de la géothermie et du pôle de compétitivité Avenia, le tout en liaison avec l’Université de Pau et des Pays de l’Adour ; avec la Sobegi et le Cluster Lacq chimie 2030, etc.

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PL TIGF SIEGETotal a également parfaitement mené la reprise de Tigf (transport de gaz) par des opérateurs de haut niveau et avec un nouveau siège en construction à Pau.
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Pour mesurer le poids de Total en Béarn, il faut aussi ajouter les nombreux partenariats : avec la Section Paloise, avec le Grand Prix automobile de Pau, avec le Parc des expositions, avec l’Elan Béarnais…
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TOTAL 9A Toulouse, le groupe Total a largement participé au développement de l’Institut des Technologies Avancées en sciences du Vivant (ITAV) et au soutien de la Fondation InNabiosanté.

Le groupe est également présent autour de la Ville Rose avec Sun Power (Saint-Martin du Touch), une très  importante usine de panneaux solaires et avec l’Institut pour la culture et la sécurité industrielle.

5 commentaires au sujet de cet article

  1. Je me souviens qu’en 1999, sur ce conflit absurde au sein du groupe Elf (les quelques personnes qui devaient être “externalisées”, devaient l’être dans des conditions royales), les politiques de l’époque de droite comme de gauche n’ont pas été à la hauteur.
    Ils parlaient “d’avantages acquis” concernant Elf et ce que le groupe était sensé “devoir” au Béarn avec l’exploitation du gisement de Lacq.
    On a bien failli tout perdre, car bien d’autres régions étaient prêtes à dérouler le tapis rouge au groupe devenu Total. Et je crois savoir que Total a longtemps hésité à poursuivre ses investissements ici.
    Ne l’oublions pas.

  2. La reconversion du bassin de Lacq est un exemple assez rare, pour ne pas dire unique. Avoir réussi à préserver tous les emplois industriels (8.000 environ), personne ne croyait cela possible. Mais ce n’est pas que “préservé”, puisque il y a désormais ici des secteurs de pointe avec un énorme potentiel : la fibre de carbone, le chimie, etc.
    Il faut saluer de nombreuses personnes issues du groupe qui y consacrent leur temps avec succès, comme Pierre Narguararian et bien d’autres.

  3. Le centre de recherche de Pau est un atout gigantesque pour le Béarn. Il est connu dans le monde entier comme un site d’excellence. D’ailleurs, nombreux sont ceux qui viennent le visiter dont des décideurs politiques et économiques de partout.

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